25.2.06

Péris en mer


Tabarly, vous connaissez bien sûr, même les plus jeunes, je pense. Un nom célèbre, un type bien, un grand taiseux aussi mais dont les silences valaient bon nombre de verbeux discours.

Un jour de navigation entre France et Irlande et il a glissé dans sa tombe de liquide. Son corps fût finalement retrouvé mais combien d’autres, navigateurs ou pêcheurs à l’occasion de leurs activités professionnelles ont connu le même sort mais sans que leur corps soit jamais retrouvé.

Des péris en mer comme on les appelle, si nombreux à payer un lourd tribu à la mer impitoyable.

La mort de Tabarly m’avait inspiré ces quelques lignes, Tabarly que j’avais eu la chance de côtoyer de loin à Paris lorsque ce dernier participait à la recherche de locaux pour le musée de la marine.

Mais ces lignes vont bien au-delà de cette mort, elles s’adressent aussi et surtout peut être à tous ceux qui ont un jour appareillé pour leur dernier voyage, que l’on n’a jamais retrouvé et dont les familles attendent toujours qu’ils reviennent enfin accoster et retrouver les leurs.

Je remercie ici Wictoria qui gentiment m’a autorisé à utiliser cette photo qui se marie étroitement avec les lignes qui suivent

Cette photo se cache à cette adresse : http://couleursdutemps.blogspot.com/2006/02/une-journe-trouville-et-deauville.html











COMBIEN SONT ILS…

Combien sont- ils de Groix à Sein
Des eaux bleues et des mers oubliées
Combien sont ils que la vague retient
Et arrête dans leurs équipées?

Les marins aux tombes de liquide
Qui glissent dans l’océan sans fin
Que la vague submerge, impavide
Sans leur accorder de lendemain

Où sont ils ceux qu’on ne revoit jamais
Sur quelle île déserte
En quelle escale secrète
Où sont ils donc à quai?

Ils sont là pour nous parler sans trêve
De courses à épuiser nos rêves
Ils sont la plainte de la cornemuse
Quand filles et garçons s’amusent
Ils sont ce sanglot d’accordéon
Lorsque les voiles se lancent
Quand le peuple des vivants danse
Quand les vents de l’été
Tournent et retournent en rond
Et accompagnent nos songes éveillés

Claude

2 commentaires:

Anonyme a dit…

fantômes de nos mémoires
immortels dans la vague du souvenir
et la main du poète

claude a dit…

avec dans le coquillage
de nos oreilles
un écho affaibli
pour réveiller le jour

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