14.2.06

Le mystére de la fréquence 23

Vous aimez les histoires? Même de science fiction?
Bon alors, je vous en propose une, écrite par les soins de votre serviteur voilà bien des années; au siècle dernier en fait quand le service militaire existait encore.
Il a disparu depuis, paix à son âme!!
J'ai servi dans l'armée de l'air comme cette histoire le laisse, sans peine, supposer. Tout est rigoureusement exact: Les descriptions, les dialogues et l'atmosphère que j’ai tenté de restituer au mieux de mes possibilités et même si j'ai quitté tout contact avec ce milieu voici bien longtemps, je crois que toutes ces choses ne sont pas très différentes de nos jours encore.
Tout est exact donc sauf, bien sûr, l'histoire elle même qui est totalement de mon cru et fruit de mon imagination fertile.
Mais ça ne s'arrête pas là. En effet, voilà quelques années, je m'étais rendu à une conférence faite par un auteur de très nombreux romans de science fiction, auteur aujourd'hui, décédé.
Il y présentait des cas d'apparitions de soucoupes volantes et autres phénomènes inexpliqués plus ou moins crédibles.
Or, vers la fin de son intervention à laquelle je ne prêtais qu'un intérêt limité, l'orateur s'est mis à citer presque mot pour mot mon petit récit mais en le présentant comme parfaitement authentique et preuve que l'irrationnel existe bel et bien parmi nous. (Il faut dire que cette histoire avait été publiée dans un journal qui devait tirer à au moins 400 exemplaires et dont une copie avait du être donnée à notre conférencier)
Je me suis levé à la fin de l'intervention pour tenter de rétablir la vérité mais je crois avoir été pris pour un trouble fête. En fait, je crois bien que l'assistance tenait à préserver ses rêves et, après tout, qui étais-je donc pour vouloir les en priver?
Alors, si vous aussi aimez à rêver, je vous invite donc à me suivre pour ce qui suit:




LE MYSTERE DE LA FREQUENCE 23

Toutes les Illusions de la mémoire Tous les rapports ardents du silence et des rêves.

P. Eluard.

La salle d'approche était silencieuse à cette heure, mais ce silence était meublé de l'infinie palpitation des appareils radar en service qui exploraient inlassablement un ciel vide d'avion au moins pour le moment et dans ce secteur. La grosse horloge murale marquait 22 h 25 GMT. C'était effectivement une période calme de la nuit.

Pourtant de temps à autre, des voyants lumineux de trafic s'allumaient sur les pupitres radio et pendant quelques secondes clignotait une lampe rouge comme le si­gnal d'une respiration lointaine.

Sur les écrans des radars panoramiques, la carte d'échos dessinée par le balayage des antennes brodait une tache claire aux contours compliqués des bois et des collines environnants.

Le lieutenant Le Verrier veillait seul dans cette salle, ses contrôleurs étaient partis se coucher depuis quelque temps déjà. C'était un garçon bien décuplé, calme, tranquille et assez peu enclin à la rêverie.

Il aimait pourtant ce silence d'après les vols lorsque le travail ne consistait plus qu'à attendre le problématique déroutement d'un avion d'une autre base, situation qui arrivait quelquefois et qui pouvait être due à des ennuis mécaniques ou à un changement dans les conditions météorologiques.

Toutefois, ce n'était pas le cas pour le moment et Le Verrier pouvait laisser quelque peu vagabonder son esprit dans cette salle où l'atmosphère due aux zones d'ombres créées par l'éclairage fractionné favorisait un certain recueillement, comme dans une église.

C'était le moment où le jeune homme pouvait se replonger dans une littérature oubliée ou négligée et que la quiétude du moment l'incitait à reprendre.

L'officier appréciait d'autant plus le repos que la journée avait été plutôt agitée pour lui. Des orages étaient passés, amenant des averses et donc des visibilités médiocres. Il avait fallu assurer le retour des avions dans des conditions parfois difficiles.

Ce travail qui, en théorie, paraissait simple, posait quand même des problèmes ardus à résoudre lorsqu'il fallait « faire le tri » parmi les avions, donner des numéros d'ordres à des pilotes fatigués, en faire attendre d'autres, ne pas perdre de vue que le carburant n'était pas inépuisable et qu'au contraire, il s'épuisait très vite, prendre aussi des décisions pouvant être lourdes de conséquences en fractions de seconde.

Tel qu'il était. Le Verrier aimait ce métier, mais il n'en appréciait pas moins, les avions étant rentrés au parking, de pouvoir attendre que la fin de la veille arrive.

Peu avant 23 h 00 GMT., c'est-à-dire minuit heure locale, il se leva pour faire quelques pas dans la salle d'approche, une sorte de grésillement se faisait entendre par intermittence dans un haut-parleur et ce bruit l'agaçait. C'était le haut-parleur qui portait sur l'avant le numéro 23, c'est-à-dire la fréquence particulière du terrain.

Sur le moment, il fut sur le point de téléphoner à son mécanicien radio, mais la pensée lui vint qu'il pourrait s'agir de parasites atmosphériques dus aux orages de l'après-midi, aussi, il retourna s'asseoir dans son fauteuil; il saisit un journal datant de plusieurs jours et qui avait été vraisemblablement oublié par un membre de l'équipe précé­dente

II parcourut les grands titres rapidement: toujours des guerres, des massacres, des accidents de la route; à se demander de quelle sorte de folie était atteinte l'espèce humaine et les prochains motifs qu'elle pourrait trouver pour s'entretuer et s'exterminer plus rapide­ment et plus expéditivement.

Un article retint cependant son atten­tion: on avait découvert, voguant en plein Atlantique, le voilier d'un navigateur solitaire. En fait, c'était le bateau qui était solitaire car ce dernier était vide, son occupant avait disparu.

Pourtant le matériel, aux dires du journaliste, était en parfait état, les voiles et l'équipe­ment n'avaient pas souffert. Rien, a priori, ne pouvait expliquer cette disparition.

Le journal titrait cela : « Le mystère de la latitude 43 » le mystère paraissait d'autant plus profond qu'en quelques années le même accident s'était reproduit de manière pratiquement identique, c'est-à-dire sans aucune raison ap­parente: une tempête, une voie d'eau, enfin un fait évident.

L'article parlait de 5 bateaux différents et dans les mêmes parages. Le Verrier se dit qu'il devait y avoir quand même une explication logique : peut-être une imprudence de la part des marins.

Quand même, l'histoire du «Vaisseau fantôme» en plein vingtième siècle, ça ne faisait pas très sérieux.

Tournant la page du journal, il passa à un sujet tout à fait différent. Là, on traitait de problèmes économiques: l'inflation menaçait, paraissait-il, et un ministre expliquait dans un long discours les raisons qu'il y avait de réduire la production et de favoriser l'épargne

A SUIVRE...


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