Si tout est rêvé ou imaginé dans ce petit récit, cette vue est celle de la maison, bien réelle celle là où j'ai vécu en Inde pendant plus de 4 ans. Elle est située au 16, Eastern Avenue à Maharani Bagh (ça veut dire le jardin de la reine, joli, non?).
Si vous veniez à passer par là, accordez lui, s'il vous plait, un regard de sympathie car elle fût pour de multiples raisons un lieu de séjour enchanté.
L’IMPASSE
SUITE 5
Nul ne semblait connaître le nom, pas plus que les occupants. Je dus m’avouer vaincu.
Mais cette histoire m’avait touché au delà de ce que je pourrais dire. C’est une expression d’une de mes lectures dont j’ai d’ailleurs oublié le titre qui m’a peut être mis sur la voie. L’auteur y parlait de continuum espace-temps.
C’était un roman de fiction mais je me demande si je ne suis pas tombé, dans la vie réelle, sur un cas de ce continuum temps-espace, c’est à dire que j’aurais pu rencontrer des personnages pris, retenu prisonniers en quelque sorte, dans un repli du temps, des citoyens du XVIIIème siècle qui, pour une raison qui m’échappe, avaient trouvé la clé ou la porte leur autorisant le passage d’une époque à une autre.
Et tout ou presque s’expliquait, ces odeurs qui m’avaient tant surpris étaient celles de cette époque, odeurs aujourd’hui dénaturées, changées.
Et ces vêtements que j’avais mis sur le désir de se distinguer étaient leurs habits de tous les jours comme ces bougies, ces candélabres, l’absence de tout appareillage électrique. J’avais mis sans le savoir le pied 200 ans en arrière ou plutôt mes personnages s'étaient retrouvés 2 siècles en avance.
Mais certains points restent encore obscurs et totalement inexpliqués. Ce passage, ce fameux passage par exemple s’est–il ouvert juste pour moi et ceci pour une raison que je ne connais pas et que peut être, je ne connaîtrai jamais.
Et pourquoi s ‘est il refermé, cette fois définitivement?
Et l’impasse existe t-elle encore avec ses habitants, avec Diane surtout et son père derrière les hauts murs gris au 122 de cette petite rue parisienne? Mais peut être y a t-il des questions qu’il faut mieux ne pas poser ou des réponses qu’il faut mieux ignorer.
Mais cette histoire n’est pas terminée. Les vicissitudes de la vie m’ont amené à exercer mon métier en Inde.
Eh,oui , en Inde! Au pays des maharajahs, des éléphants, des cent mille dieux ou plus; l’Inde du brouhaha, de la bousculade et du bruit, l'Inde de la douceur et de la violence extréme, l’Inde de tous les mystères et de toutes les étrangetés
Nous étions en 1984, au mois de septembre, au moment de l’année où la chaleur marque un peu de répit sous les nuages de la mousson. J’y recherchais un logement et après moult tribulations et discussions avec des propriétaires âpres au gain, je passe sur les détails, j’avais fini par jeter mon dévolu sur une demeure réunissant un minimum d’éléments de confort, au moins au sens occidental du terme.
Cette maison était située dans un quartier légèrement périphérique de New-Delhi, à proximité de la route qui conduit à Agra et à son magnifique Taj Mahal. Au début, le seul mobilier dont je disposais était un lit prêté par des amis compatissants et cette grande bâtisse résonnait comme une cathédrale.
Je souffrais à cette époque de pas mal d’insomnies: Le dépaysement, la chaleur déjà élevée pour quelqu’un débarquant de la lointaine Europe; je ne sais exactement pourquoi mais je gisais là, sur mon grand lit dans cette pièce immense quasi vide. à cette heure miraculeuse avant que l’infernal bruit de la circulation ne s’installe: Bruits de klaxons en délire, moteurs mal réglés, processions religieuses, tout ce bruit de fond qui est l’une des caractéristiques, une des signatures de tous les pays en voie de développement de l'Afrique à l'Asie du Sud est et partout ailleurs dans le vaste monde
Il était donc vers 3 /4 heures du matin et le silence était presque absolu à l’exception des croassement insistants de nombreuses corneilles en recherche de leur lot de nourriture journaliére.
Et c’est là que je l’ai entendu ce son par la brise légère du matin apporté.
Un bruit ténu, presque imperceptible, fragile et gracieux, quelques notes déroulant doucement et lentement leur message. Le son lointain d’un violon, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, celui, inimitable et tellement prenant que j’avais, à Paris, écouté de si prés et avec quelle émotion et qui aujourd'hui encore, si longtemps après, me serre tant le coeur.
J’ai posé des questions autour de moi, à mon entourage, mes amis, mes relations de travail, sans expliquer ce que je pensais avoir reconnu et sans avoir l'air de trop insister.
Tout le monde le sait que dans ces petites colonies d’expatriés se répartissant autour du vaste globe, chacun épie l’autre, à la recherche de tout trait un peu particulier apte à alimenter les conversations d’avant ou d’après bridge.
Et de l’avis général et unanime, ce que j’avais entendu était, sans nul doute, l’appel à la prière d’un quelconque muezzin. Il est vrai que pas très loin, s'étendait le quartier de Nizzamudin, exclusivement peuplé de musulmans et naturellement doté de nombreuses mosquées.
Mais c’était à l’opposé de ce quartier d’où semblait me parvenir le son et rien à voir avec les rauques et rugueux appel à la priére que j’allais avoir l’occasion d’entendre à de nombreuses occasions durant mon séjour ici.
Pour ne pas soulever donc de curiosité à mon égard plus qu'il n'était nécessaire, j’abandonnais bientôt mes questions, jurant par devers moi d’essayer de trouver une réponse aussi précise que possible à mes préoccupations.
Comme je l’ai déjà dit, nous étions au mois de septembre et la tâche qui m’avait été confiée m'occupait au plus haut point d’autant que mes interlocuteurs indiens se révélaient de redoutables négociateurs, méticuleux et exigeants jusqu’à la caricature.
L’Inde elle–même sortait d’un conflit sanglant avec la minorité Sihk et le Premier ministre du moment avait fini par ordonner l’assaut du temple d’or d’Amristar, leur lieu de culte le plus sacré. Pour venger cet affront, le 31 octobre, 2 gardes sikhs de sa garde personnelle ont vidé le chargeur de leur mitraillette sur le Premier ministre, Indira Gandhi, le tuant sur le coup.
2 commentaires:
Maintenant, tu es obligé de continuer! Pas possible de laisser ainsi ton récit en suspens.
Mmmmmmmmm, l'Inde à laquelle je rêve depuis des lustres...
J'aime beaucoup ton écriture
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