Eve se léve

Z'avez vu ça les filles?
Des présidents comme s'il en pleuvait, des premiers ministres à la pelle, des ministres, c'est même plus la peine d'en parler, plus celles qui voudraient bien le devenir. Ca, c'est dans la sphère politique mais ça s'applique aussi dans la vie professionnelle, publique ou privée.
Gaffe, les mecs, les nanas débarquent!
Mesurons nous bien tout le de chemin parcouru en si peu d'années, dans le domaine pro mais aussi dans celui des moeurs.
J'ai cette anecdote encore à l'esprit, c'est au début des années 60 (c'est franchement pas remonter au déluge, non?). Ca se passe dans une petite ville de province. Près de l'endroit où je vis alors, existe un atelier de menuiserie dont le propriétaire est père d'une fille de 15/16 ans.
La malheureuse tombe enceinte, quelle horreur! Elle est frappée par le père à coup de pieds dans le ventre d'après ce qu'en dit la chronique locale, cloîtrée chez elle de telle sorte que personne à ma connaissance ne pourra savoir les suites données à cette grossesse.
Le plus frappant si je puis dire, c'est que ce n'est pas cette malheureuse petite qui est présentée en victime mais la famille sur qui rejaillit la honte de cette grossesse non désirée
O tempora, o mores!!! Et c'était il y a si peu de temps.
Nous avons parlé sur ce blog de l'Inde et il y aurait des pages à écrire sur la condition féminine là-bas due en particulier au système de la dot qui entraîne des abominations.

Nul besoin d'évoquer la situation en Iran, Afghanistan, Pakistan et tellement d'autres. Mais est il besoin d'aller si loin?
Jetons un coup d'oeil chez nous, les violences faites aux femmes sont aussi malheureusement quotidiennes dans nos pays de haute civilisation ou du moins prétendu tels.

Bien sûr aussi, les femmes ne sont pas plus parfaites que ne le sont les hommes, certaines peuvent être aussi imbuvables que le sont leurs homologues masculins mais rien n'excusera jamais l'abus de la force physique appliquée toujours envers le plus faible
C'est pourquoi toutes ces présidentes, ces premières ministres et autres "responsables" ne doivent pas être l'arbre qui cache la forêt.

Il faut être conscient que beaucoup reste à faire dans ce domaine.
Et une petite scène observée l'espace d'un instant lors d'un après midi parisien de courses m'a inspiré ces quelques lignes suivies de quelques autres pour exposer les deux face du problème

JE L’AI VUE

Je l’ai vue cette femme
Que la foule infâme
Frôle et bouscule
Chacun en sa bulle
Elle dans son errance
Avec dans les gestes
Des reste de l’enfance
Avec dans ses gestes
Une charge de souffrance
Je l’ai vue cette fille
Comme une louve blessée
Que le chagrin habille
Se traînant vers son gîte
Face à cette ruée
Se livrant à ses rites
D’achats à la volée
Sur les trottoirs affairés
D’une fin de matinée
Je l’ai aperçue,
Au coin d’une rue
Cette louve apeurée
Perdue et déchirée
Un enfant à sa suite
Avec elle dans sa fuite
Les yeux embrumés
Et le regard brouillé
Je l’ai juste aperçue
Dans sa fuite éperdue
Et je n’ai rien pu faire
Je n’ai fait que me taire
Devant cette silhouette
Que la foule rejette
Sans un geste de la main
Sans marque de soutien
Je l’ai vue avalée
Par une porte
Comme une feuille tombée
Qu’un vent sournois emporte

Claude

Paris 2005

LES CÉLIBATTANTES

Elles ont le sein
orgueilleux
et dans les yeux
des reflets assassins
elles ont la marche
conquérante
les célibattantes
en marche
pour conquérir
le monde,
tout en sourire
en noir
ou en blonde
tout en accessoires
bien disséminés
de la tête aux pieds
dominant
la scène
comme des capitaines
d'aviation
survolant
la plaine
dedans leurs avions

Elles ont le sein
orgueilleux
et dans les yeux
des reflets assassins
nos célibattantes
dures et arrogantes
dans leur domaine
tranquilles elles promènent
leurs regards sans concession
sur le monde de leurs illusions
mais que vienne un garçon
beau, viril et peut être con
qui un beau soir
les laissera choir
alors on les oubliera là
les yeux arrogants
et le sein conquérant
et tous les tralalas
ne restera plus que le chat
pour occuper les longs soirs
et à renifler dans son mouchoir

Claude