3.1.06

le puits

J'ai vécu en Provence pendant quelques années de ma vie et j'en garde un souvenir où il fait parfois bon se raccrocher surtout au coeur de l'hiver dans mon austére Bretagne: Une place de village, une église, un tilleul probablement centenaire et une fontaine, un vrai décor à la Pagnol, une douceur de vivre peut être à nulle autre pareille et les jours qui lentement défilent poussés par le mistral et dérivant à cheval sur ces filaments nuageux joliment griffant le bleu profond du ciel. J'y pense souvent à ce coin de Provence et aujourd'hui encore, ça m'allume des feux de Bengale tout au fond là-bas de ma mémoire qui parfois s'ensommeille

LE PUITS

je me suis assis
sur la margelle du puits
je me suis assis
en attente de la nuit
sur les branches du tilleul
le vent a remué les feuilles
en route vers son foyer
un vieil homme tout vouté
en passant a toussé
et s'est éloigné
plus loin, sur les pavés
en courant, un enfant est passé
comme un feu follet
dans cet instant léger
où, tranquillement, assis
sur la margelle du puits
je mesure le temps qui fuit
comme l'oiseau à tire d'aile
entend sa lointaine tourterelle
et part en trombe
retrouver sa tendre colombe
c'est dans ces heures incertaines
d'avant la nuit souveraine
que la mort à petites touches
d'une mise en scéne accouche
un vieillard, un enfant
et la caresse du vent
qui effeuille tendrement
de nos vies ces petits moments

CC

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