La Hooghly river dont je parle ici est ce bras du Gange qui arrose Calcutta et aussi Chandernagor qui fût un comptoir de la compagnie des Indes et où il ne reste pratiquement rien de la présence française. Je me suis promené le long de cette riviére sombre et boueuse qui va se jeter dans le golfe du Bengale et j'ai tenté de restituer l'impression de malaise et d'insécurité que j'ai éprouvé bien que je n'ai eu aucun péril identifié auquel j'aurais eu à faire face
HOOGHLY RIVER
Le long de la
Hooghly river
A Calcutta
Dans un univers
De piège vert
Dans les senteurs
Capiteuses
Et vénéneuses
Du marché aux fleurs
Sur les pavés
Luisants de pluie
Et noirs de suie
Des quais
Dans ce port
D’un autre bord
Futiles
Et inutiles
Les heures
Se meurent
Aux juvéniles lueurs
D’un petit jour tueur
Dans la pénombre
Des rives sombres
Gémissent
Et périssent
Des matelots
Très beaux
Ou des travelos
Aux yeux d’angelots
J’ai vu un cargo
Amener tout son lot
Des mercenaires d’Assam
Aux regards
De dards
Aux yeux de lames
Et aux mains
D’assassins
Et aussi bien d’autres,
Debout sur des cotres
Souquant sur des jonques
Faites pour le Mékong
Et d’autres bâtiments
Venant
Des mers d’Oman
De Trincomalee
Ou de rivages
Tourmentés et sauvages
Aux noms oubliés
J’ai vu s’embarquer
Tout au long des quais
Des hommes grands
Et maigres
Aux yeux perçants
A l’odeur aigre
Des Malais
Ensorcelés
Ou bien des Birmans
Tous montrant
Un tatouage
Sans age
De cobra
Sur l’un de leur bras
Et un semblant
De sang
Sur le devant
De leurs tricots blancs.
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