J'ai écrit ces quelques lignes pour ces femmes des bords de mer, ces femmes dont la télé nous fait découvrir les visages lorsqu'elles parlent de ceux qui s'en vont et deviennent si souvent malheureusement des péris en mer. Et nous les terriens, face à la mer, au bord d'un quai, on ne peut qu'admirer ces expressions et ces regards où le courage et l'indomptable volonté transparaissent au travers de ces rides attrapées à scruter un horizon parfois si épouvantablement vide. Femmes de granit émouvantes et fières. Femmes en hommage desquelles je me suis risqué à écrire ce qui suit:
FEMMES DE GRANIT
Femmes de granit et d’Irlande De toutes les pierres et des badlands Femmes aux yeux de fougère Aux bras de feu, aux jambes de mer Femmes de roche et d’Islande Des bords de lochs et des Highlands Qui attendent aux creux des chemins L’âme légère et claire des marins Partis en pêche un beau matin
Femmes de Bretagne et de Hollande Des polders ou de Zeeland Femmes de noir revêtues Faisant face à la lame têtue Femmes aux cheveux ondulants Comme la vague en son jusant Qui guettent aux bords des chemins Le rire éclatant de leurs marins Partis un jour pour un voyage sans fin Et dont les âmes encore quémandent Dans les verts mouillés de la lande Ces regards noirs indomptables Et la douceur de leurs bras charitables
J’aime ces femmes de granit et d’Irlande Celles d'Armor et des badlands Ces femmes aux yeux de fougère Aux bras de feu, aux jambes de mer Ces femmes de roche et d’Islande Des bords de lochs et des Highlands Et qui entendent aux creux des chemins Les voix fortes de leurs marins Partis sans peur pêcher un beau matin.
ClaudeBretagne 2003
4 commentaires:
Comme je suis contente de pouvoir commenter à présent! Merci pour ces mots, ces lignes qui me touchent d'une part pour leurs liens avec "mes"femmes de ce matin, d'autre part pour des raisons toutes personnelles que je n'ai pas encore eu le courage d'aborder de front dans un billet. Un jour, peut-être...
Je suis très touchée moi aussi, par ces mots qui évoquent des femmes que je connais.
Et mon premier amour était marin ! Je connais - un petit peu - cette attente-là.
Voilà, je réessaie de metre un commentaire
Pour dire tout simplement que ces mots sur les femmes me touchent fort
(Traou...comme on se retrouve...amiiés)
Ces mots touchent tout particulièrement la bretonne que je suis...
Je me souviens de ces femmes au caractère de fer et au rire facile (la dérision est un des piliers de l'humour breton) qui l'air de rien en vacant à leurs occupations laissaient toujours leur regard s'égarer vers l'horizon dans l'attente d'une coque de noix espérée.
Mais dans la famille c'est moi "le marin", les temps changent...
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