18.3.06

Loctudy sur Ayers Rock









Loctudy sur Ayers rock


J’ai par hasard écouté sur les ondes d’une radio périphérique un orateur s’en prendre à tous ceux, et ils sont nombreux, qui portent atteinte à l’intégrité et à la santé de notre planète commune.

Et d’indiquer tous les terribles dommages causés à notre belle terre par l’esprit de lucre, l’irresponsabilité ou le développement à tout prix sans se soucier des conséquences: Ces meurtrissures, ces blessures souvent mortelles infligées aux populations autochtone et à leurs particularismes et dont le plus grand tort a été de vouloir vivre selon leurs propres coutumes et leurs propres croyances

Et de citer les Papous, Eskimos, Indiens d’Amérique du nord ou du sud, toutes peuplades exotiques et toutes sacrifiées au nom du plus fort ou du plus nombreux

Peuplades exotiques et situées bien loin de nos si idylliques et démocratiques contrées n’est ce pas ? Mais est-ce si sûr ?

Avez-vous lu comme moi les dernières statistiques concernant la santé publique de certaines belles provinces de notre vieux pays, la Bretagne en particulier.

Alcoolisme, abus des drogues et tabagisme sont en premières places dans les 4 départements bretons et je suis frappé par certaines similitudes et réalités dans ce qui se passe chez ces peuplades situées de l’autre côté du monde et dont parlait notre conférencier

La Bretagne qui a été coupée et privée des ses racines les plus profondes, les plus significatives, celles qui font qu’un peuple se différencie substantiellement d’un autre peuple : La croyance en des dieux auxquels profondément il s'identifie et se raccroche pour migrer de ce monde vers l’autre, celui des esprits et sa langue, media privilégié par lequel nécessairement se transmet l'héritage des générations disparues dans les sagas et épopées qui constituent le terreau fertilisateur sans lequel un peuple se dessèche et meurt

Or, très tôt dans son histoire, le clergé catholique a considéré la Bretagne comme terre d’évangélisation et a entreprit d’extirper à marche forcée tout ce qui de loin ou de près aurait pu rappeler les anciennes croyances. Vous aurez, au passage, remarqué qu'il en fût de même en Amérique du sud par exemple avec les effroyables résultats que l'on connaît.

Ce fût là la première déchirure ou rupture avec des liens fondamentaux.

Puis vint le temps de le république, égalitaire et centralisatrice, celle de l’école de Jules Ferry et là, pour les meilleures raisons du monde peut être, la Bretagne y perdit sa langue. La langue, ce substrat nourricier indispensable à ce peuple de conteurs-nés dont l‘imaginaire se nourrit de mots et d’expression puisés à la source d’un langage ancien

Pour parfaire l’ensemble, des politiques productivistes inconséquentes ont parachevé l’œuvre entreprise en détruisant ce paysage faits de haies et de chemins creux si propice à la perception différente qu'ntretiennent avec la terre les communautés celtes

C’est à tout cela que j’ai pensé ce matin là en écoutant cette émission de radio. Je ne veux pas entrer plus avant dans les détails mais peut être réside ici une part d’explication de ces comportements mortifères notés plus haut et que je constate dan cette Bretagne qui est mon pays et qui est tellement en moi

Ces faits m’ont donné l’idée d’associer deux peuples par le sort que l’on a fait à leurs croyances les plus intimes et les plus fondamentales :

C’est ainsi que Bretons du pays bretonnant et Bretons du pays gallo viennent prendre place aux cotés de ces aborigènes qui vénèrent cette étrangeté géologique que constitue cet extraordinaire monolithe du centre de l'Australie, Ayers rock, cette montagne sacrée de ces tribus dites primitives et où les chants résonnent comme autant de cris destinés à renouer toujours et encore l'ancienne trame mystérieuse venue de la nuit des temps


AYERS ROCK

Ayers rock
Ailleurs roc
Un roc qui rock
Et qui roll
Dans des jeux
Mystérieux
De rôles
Dans l’Australie
De l’infini
Échoué là dans l’haleine
Chaude de la plaine
Comme une citadelle
Ou une sentinelle
Sereine
Comme un mausolée
Dressé
Pour garder
L’entrée
Du monde des vivants
Avec le serpent
Multicolore
Qui détend
Encore
Ses spires
Au bord
De l’empire
Des morts

Ailleurs roc
Ayers rock
Des rêves en patchwork
S’échafaudent
Dans les ocres
Et ses couleurs chaudes
Le dreaming
Etend son feeling
Sur l’outback
Fait un comeback
Dans les plis
Du rainbow serpent
Qui les relie
Dans ses mouvements
De reptation
Aux pulsations
Des premières ondes
Du début de leur monde

Les lighting men
Maîtres des totems
Que les aborigènes
En transe
Entraînent
Dans leurs danses
Circonvolent
Caracolent
Et roll and rock
Autour d’Ayers rock
Et les pensées
Échevelées
Qui les hantent
Dans leur hinterland
Se dressent
Et se pressent
Contre nos injustices
Et nos préjudices
Dans les dits gutturaux
Des rendez vous tribaux

Claude

Voyages 2003

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il n'y a pas de gagnants dans cette lutte pour la terre, il n'y en aura jamais. Depuis quelques temps je pense beaucoup au problème de l'eau... Quand on pense qu'un français en utilise environ 150 litres d'eau par jour (ce qui paraît somme toute raisonnable dans l'absolu) et un américain 600 litres...
Au coeur du Sahara, on en utilisait à peu près une quinzaine de litres par personne et par jour, douches, boisson, vaisselle et lessives compris. Et dans certains pays ils en sont aujourd'hui à 5 litres par jour maximum...
Que fera-t-on quand il n'y aura plus d'eau ?
Oui, je sais, ce n'est pas du tout le sujet de ta note, scuse, j'me suis laissée entraînée... ;-)
Un gros bisou

claude a dit…

mais si, Véro, ta remarque fait partie du sujet.
L'espéce humaine est sur le chemin de l'autodestruction, c'est ce que j'ai tenté de montrer dans ces dégâts infligés aux moins nombreux ou aux plus faibles mais la note finale sera un jour à payer par l'ensemble
Gros bisous à toi

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