17.3.07

Autres dits des collines




Je ne dors pas ou mal. J’ai laissé la radio fonctionner dans la chambre et je suis trop paresseux pour me lever l’éteindre depuis le fauteuil du salon et c’est vrai qu’il me faut franchir au moins 3 mètres. Insurmontable !!
De temps à autre, une voiture passe sur le boulevard en bas et ça fait juste comme un frémissement à déchirer le macadam.
Tout à l’heure, quelqu’un a pris l’ascenseur. Je le sais, j’ai la machinerie sur le palier. Je suis gardien d’ascenseur en fait.
C’est louche. Qu’est ce qu’on faire dans l’ascenseur à 2H30 du matin? Hein! Je vous le demande!
Je ne dors pas alors je laisse les souvenirs remonter en moi, ceux là par exemple, de Provence où j’ai vécu pendant quelques années à proximité immédiate de ces endroits que je cite ici




PROVENCE

On souriait sur les chemins de Provence
Encore si proches de notre enfance
Dans la lumière d’un petit matin
Léger avec le soleil dans son écrin
De bleu, de lavande et de romarin
Libres comme des baladins
On allait dans la poussière du sentier
Sur la trace des anciens rouliers
Des cheminots des anciens temps
Une chanson au bord des dents
On allait au pas dans cette Provence
De ruchers, de garrigues et de danses
En équilibre au bord des calanques
Jusqu'à ce que le cœur nous manque
Que la tête soit pleine de rêve
Dans tout le bleu de cette Provence
De son silence sans trêve
De ses émois, de sa violence
Dans les troncs éclatés de ses oliviers
Tordus, perdus le long des drailles
Chevaliers perclus prêts à la bataille
Comme supports à éperviers
Elle revit encore en moi cette Provence
Quand me survient la désespérance
D'un univers de béton et de glaces
Où sans bruit s’évanouissent mes traces
Où le soleil doucement s'anéantit
Faute de savoir comment y faire son lit
Alors que de toute sa puissance
Elle sait l’accueillir la Provence!
Provence aux senteurs d'herbes sèches
Pays des collines que ses rayons lèchent
De Carqueiranne à la Sainte Victoire
Avec des sommets effilés comme des lames
A s'y briser le cœur, à y perdre son âme
Provence à manger et à boire
Dans la stridence aiguë des cigalons
Dans le frais mystère de ses vallons.

Claude

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