29.3.07

arbre-femme




Un arbre qu’aurait une voix de femme !
Je croyais que tous les arbres c’étaient des hommes, putain ! Et en voilà un qui parle avec une voix de femme, un arbre qui me dit:
-N’ayez pas peur, ne bougez pas, je suis infirmière…

J’ai pas peur d’abord et j’ai pas envie non plus de bouger
Je suis bien, allongé là sur le pavé d’une rue parisienne.
C’est l’été, il fait beau et chaud, le ciel est bleu au dessus de ma tête et des nuages blancs lentement défilent mais je les vois en mode image par image. Un coup, je les vois, un coup, je les vois pas…

Je croyais que les arbres c’étaient des hommes: Le chêne, le châtaignier, le saule…Bon, je vais pas tous les énumérer
Et voilà qu’un arbre-femme me parle, là haut, très haut au dessus de ma tête
D’autres sont avec elle, avec mon arbre-femme; c’est une réunion d’arbres avec moi tout seul au milieu
Je suis allongé dans une clairière, au milieu de troncs tout droits, de ceux qui montent d’un trait vers le ciel comme ceux des pins, des maritimes, de ceux que j’aimais bien dans mes promenades landaises
Tout droit, d’un seul élan vers le ciel et des branches qu’on distingue à peine tout là-haut
Je suis au milieu d’arbres qui doucement se balancent au dessus de moi, moi qui suis immobile…

Je suis bien, je perçois les bruits et la rumeur de la ville, je perçois son agitation autour de moi. J’ai pas envie d’y participer, j’ai pas envie d’essayer de me lever, je suis bien dans ma clairière, je suis redevenu enfant, la preuve: J’entends à nouveau des arbres que me parlent

Un moment, j’ai du m’endormir parce que, quand j’ouvre les yeux, ma clairière, elle s’est agrandie, j’ai un peu mal du côté de mon épaule gauche et j’ai comme un goût de sel dans la bouche mais c’est pas très grave, je me sens léger en fait avec l’envie de rien sinon de rester ici, sans bouger, sur le pavé de cette rue parisienne

Et voici que soudain, je deviens vague, mes arbres se sont tus, je me balance et je monte et je descends comme sur la plage normande où je passais mes vacances
Ca fait du bruit, la mer hein, quand elle rentre dans les oreilles et après c’est le silence sauf que j’entends, très loin, cette corne de brume qui ulule autour de moi…

C’est une voix d’homme que cette fois-ci je perçois, j’ouvre les yeux, je distingue quelqu’un qui me regarde, tout de blanc vêtu, et qui me présente ses doigts
Combien en voyez vous ? Me dit-il
Je ferme les yeux. Je m’en fous ! Pour ce que j’en ai à faire, il pourrait ne pas en avoir du tout de doigts, j’ai pas envie de les compter ses putains de doigts, ça me saoule !
Mais il insiste et doucement me secoue :
-Allez, réveillez vous, regardez moi et dites moi combien vous me voyez de doigts ?
Je le regarde et je fini par lui dire :
-Quatre
Alors, il a l’air satisfait de son examen et moi, je suis absurdement fier de ma réponse.

Je me sens fatigué maintenant et je voudrais qu’on me foute la paix pendant que, toutes sirènes hurlantes, l’ambulance poursuit sa route vers l’hôpital le plus proche…
Cet hôpital de la Pitié, où je serai opéré le soir même d’une cheville brisée par un scooter vagabond en même temps qu’il me faudra récupérer pendant quelques jours d’un fort traumatisme crânien résultant d’un imprévu vol plané lors d’une traversée de la rue de Tolbiac à Paris treizième…

Claude

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est du réel ou de l'imaginaire ?

Nom d'un chat, j'ai au moins 4 billets à rattrapper chez toi !

Des bisous

claude a dit…

ben, oui, tout èa c'est vrai à peine un peu embelli mais je me rappelles encore cette voix qui voulait me rassurer
J'ai encore l'astragale fragile et quelques vis pour consolider le tout

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