J'aurais aimé me laisser pénétrer de sensations, de l'ocre de la dune, du tremblement des grains qui la composent, les mettre sur la toile et les faire miens pour toujours, à jamais immobiles soumis à l'exigence d'un pinceau qui doucement se promène à touches que-veux-tu sur une surface encore vierge
J'aurais aimé savoir fixer ces reflets de pluie sur les toits d'ardoises de ces toits aux réveils des matins de printemps, j'aurais aimé marier dans la même lumière les nympheas et le signe du temps qui passe en longs frissons sur la surface de l'étang
J'aurais bien voulu...
Mais je ne sais rien faire de tout ça, au contraire je suis d'une maladresse remarquable quand il faut me servir de mes mains, je ne suis qu'un approximatif branleur de mots
Un branleur de mots et même pas sûr de pouvoir ou savoir les faire jouir...
POUR TE PEINDRE
De quoi aurais je besoin?
Des épis du soleil de juin
Un peu de jaune pale
Quelques morceaux d’opale
Rien que pour tes cheveux
Et maintenant pour tes yeux
Juste une parcelle de ces cieux
Qu’à l’automne on a pris
Du vert clair bien sûr et du gris
Pour tes lèvres, de l’incarnat
Du corail et une once de grenat
Pour tes seins et leurs mamelons
De l’albâtre et de Sienne, sa terre
Qui joue de tous ses marrons
Pour y accrocher la lumière
Et enfin pour ta toison
Des bruns et des flammes
Certainement du rouge de tison
Enfin du feu dans toute sa gamme!
J'espére que Claude Monnet me pardonnera l'emprunt de ces intemporelles vibrations sur fond de rêves.
4 commentaires:
Bien sûr que tu sais peindre, qu'est-ce qu'il te faut ? Tu peinds avec les mots. Et les images, couleurs et les formes que tu dessines grâce à eux n'ont rien à envier aux toiles...
C'est bien connu, on est jamais content de ce qu'on a mais quand même pouvoir faire ce qu'a su exprimer Monnet, ça serait le pied non?
Bisous
Si ça se trouve, Monnet râlait qu'il ne savait pas écrire et qu'il aurait adoré pouvoir composer des poèmes... :)))
Des bisous
;_)))
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