(merci à Doisneau pour les illustrations)
QUI ME LES RENDRA…
Mes petits matins froids
Mes départs
En retard
Pour l’école
Buvant d’un trait
Mon bol
Coloré
De café
Au lait
Les marrons pendaient
Au bout des ficelles
Dans les poches, les boulets
Et les billes si belles
Sagement attendaient
Le moment sacré
De la récré
Mes lointains matins froids
Les vieux marronniers
Flamboyaient
De leurs jaunes rouillés
Un soupçon de gel
Soulignait de blanc
De tout ronds
Morceaux de charbons
En tas abondant
De futures étincelles
Dans nos têtes
Résonnaient parfaites
Les déclinaisons
Et des bouts de leçons
Des bribes de chansons
Et des conjugaisons
Mes fragiles matins froids
Le rire des copains
La promenade
Le long de la rivière
Toutes les rigolades
Les bousculades sans fin…
Elle avait un béret vert
Une cape noire
Et un air bien sévère
Sous l’écrin de ses cheveux clairs
Et quand nous l’apercevions
Nous devenions
Un peu plus silencieux
Déjà un peu plus vieux
Tous ces matins froids
Quand j'étais empereur
Quand j'étais roi
Trappeur
De Fenimore Cooper
Ou bien Robin des bois
Ces tendres moments là
Et mes dix ans
Et mes rêves à pleins temps
Alors, la vie me faisait
Des longs chemins en toiles
Où je semais d’un trait
Toute une pluie d’étoiles
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