4.5.06

Juste un peu de nostalgie

Ce fût il y a longtemps, dans un autre temps, dans un autre siècle et avant que, pour moi, les choses ne se gâtent avec l'éducation nationale...
(merci à Doisneau pour les illustrations)



QUI ME LES RENDRA

Qui me les rendra
Mes petits matins froids
Mes départs
En retard
Pour l’école

Buvant d’un trait
Mon bol
Coloré
De café
Au lait
Les marrons pendaient
Au bout des ficelles
Dans les poches, les boulets
Et les billes si belles
Sagement attendaient

Le moment sacré
De la récré

Qui me les rendra
Mes lointains matins froids
Les vieux marronniers
Flamboyaient
De leurs jaunes rouillés
Un soupçon de gel
Soulignait de blanc

De tout ronds
Morceaux de charbons
En tas abondant
De futures étincelles
Dans nos têtes
Résonnaient parfaites
Les déclinaisons

Et des bouts de leçons
Des bribes de chansons
Et des conjugaisons

Qui me les rendra
Mes fragiles matins froids
Le rire des copains
La promenade
Le long de la rivière
Toutes les rigolades

Les bousculades sans fin…

Elle avait un béret vert
Une cape noire
Et un air bien sévère
Sous l’écrin de ses cheveux clairs
Et quand nous l’apercevions
Nous devenions

Un peu plus silencieux
Déjà un peu plus vieux

Qui me les rendra
Tous ces matins froids
Quand j'étais empereur
Quand j'étais roi

Trappeur
De Fenimore Cooper
Ou bien Robin des bois

Qui me les rendra
Ces tendres moments là

Et mes dix ans
Et mes rêves à pleins temps
Alors, la vie me faisait
Des longs chemins en toiles
Où je semais d’un trait
Toute une pluie d’étoiles

Claude
Paris

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