1.8.06

Les voyages immobiles (10)




LA CHUTE

Le grand fleuve a manqué une marche et va s’écraser bien des mètres plus bas. Fascination de la large surface horizontale pliant soudain en vertigineuse chute verticale et on ne se lasse pas de contempler cette matière souple et flexible qui remplit l’horizon, une matière qui semble si abondante et inépuisable et pour laquelle pourtant un jour pas si lointain l’homme devra peut-être se battre pour en assurer la maîtrise

«Sa peau se parcourait de douleurs secrètes
Et dans sa chevelure naissait un fleuve ardent
Où coulait l'onde furieuse en grondant
Véhiculant l'écume légère à chacune de ses crêtes»

…Comme une chevelure de femme dans laquelle la main joue et se cache, une chevelure de femme qui s’écoule et ondule entre les doigts de celui qui l’aime et qui caresse rêveusement cette masse légère et odorante

…Les cheveux bruns, les cheveux blonds de celle qu’on aime dans un soir où la campagne s’endort et que l’on voudrait retenir jusqu’à la fin des temps mais qui pourtant glissent et se dérobent comme le fait en cataracte jaillissante l’onde cassée du grand fleuve dans son désir éperdu de toujours vouloir épouser la brusque dérobade de la terre porteuse

Claude

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est où ? on dirait l'Amazonie, ou le Costa Rica...

claude a dit…

Gagné pour l'Amazonie, Véro. En fait ce sont les chutes d'Iguaçu situées entre Brésil et Argentine
Bisous à toi
Claude

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