24.4.06

Le voilier

Eh, oui ! Les ports sont faits pour être quittés.

Franchir une dernière fois cette limite qui sépare les eaux côtières des grands espaces hauturiers.

Vous ne m’en voudrez pas mais il est des voyages qu’il nous appartient d’entreprendre seul.

Vous ne m’en voudrez pas si je ne vous convie pas à cette dernière escapade…

LE VOILIER





Je lui mettrai le nez
Au vent debout
Ce vent au goût
D’embruns parfumés
Je lui tournerai
Le cul vers
La dernière langue de terre
Vers l’ultime falaise
Où s’accroche la glaise
Pour qu’y pousse la fougère
Son cul vers la terre
Et moi la tête levée vers
Les constellations
Sans regard vers l’arrière
Sans regret, sans frisson
Le proue de mon voilier
Tourné vers l’immensité
Je m’en irai
Sans frisson ni regret
La tête tournée
Dans le vert
De la mer offert
A ses secrets
Chevauchant la lame
Comme une cavale
Lui confiant mon âme
Comme on entre
Dans un antre
Ou dans une cathédrale
Cul tourné
Vers la terre
Enfin purgé
De mes délétères
Désirs
Seul avec les vents
Doux comme des soupirs
Seul dans les éléments
Quand ils se déchaînent
Sans peur et sans frémir
Prêt à briser mes chaînes
Prêt enfin à mourir

Claude


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui Claude, je comprends que pour ce dernier voyage, tu veuilles embarquer seul : tu pars en "éclaireur" mais, mais ce n'est pas l'heure de partir pour toi . Tant encore à nous raconter...

claude a dit…

Tant à TE raconter... Tu es actuellement la seule à lire mes petites histoires ;-))

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