Encore un sur le même thème.
Sur les ports, ces bouches ouvertes sur un dialogue avec la mer.
Et c’est qu’on en voit des êtres et des choses dans ce concentré d’aventures avortées ou réalisées que sont tous les ports du monde: Des négresses blanches et des dames en noir mais je vous laisse la surprise de la visite…
De la dame en noir
Que je l'attendais
Quand venait le soir
Une négresse trônait
Une négresse en ivoire
Toute nue et blanche
Avec des seins gonflés
Et de grosses hanches
Laissée par un navigateur
Un marin explorateur
Parti depuis pour
Des courses lointaines
Parti à la pointe du jour
En milieu de semaine
Parti dans un grand sourire
Pour ne plus jamais revenir
De la dame en noir
Que je passais
Et que je la voyais
Cette serveuse
Qui me versait
Des verres
De blonde bière
Qui moussait
Et pétillait
Dans ce rade
De la rade
Chez la dame en noir
Quand arrivait le soir
Et posées là
Sans grand tralala
Y'avait aussi
Des fleurs de corail
Qu’exsudent
Nos mers du sud
Dans le son canaille
D’un accordéon
Palpitant
Doucement
Dans cet odéon
Où les yeux mi-clos
Accoudé au bar
Jusqu’à plus tard
Jusqu’à plus tôt
Je regardais les mains
Je regardais les seins
Et la taille
Sans faille
De la serveuse
Aux lèvres pulpeuses
Sous le regard noir
De la dame en noir
Dans l'attente
En vain
De celle qui jamais
Ne vint
S’arrimer
Dans ce vieux cabaret
D’un bout de quai venté
De la dame en noir
Que je l'attendais
Quand venait le soir
Voyages immobiles
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