23.4.06

Le cabaret de la dame en noir

Encore un sur le même thème.

Sur les ports, ces bouches ouvertes sur un dialogue avec la mer.

Et c’est qu’on en voit des êtres et des choses dans ce concentré d’aventures avortées ou réalisées que sont tous les ports du monde: Des négresses blanches et des dames en noir mais je vous laisse la surprise de la visite…


LE CABARET DE LA DAME EN NOIR

C'est au cabaret
De la dame en noir

Que je l'attendais

Quand venait le soir

Sur un coin du comptoir
Une négresse trônait

Une négresse en ivoire

Toute nue et blanche

Avec des seins gonflés

Et de grosses hanches

Laissée par un navigateur

Un marin explorateur

Parti depuis pour

Des courses lointaines

Parti à la pointe du jour

En milieu de semaine

Parti dans un grand sourire

Pour ne plus jamais revenir

C’est au cabaret
De la dame en noir

Que je passais

Et que je la voyais

Cette serveuse

Qui me versait

Des verres

De blonde bière

Qui moussait

Et pétillait

Et on était bien
Dans ce rade

De la rade

Chez la dame en noir

Quand arrivait le soir

Et posées là

Sans grand tralala

Y'avait aussi

Des fleurs de corail

Qu’exsudent

Nos mers du sud

On se s'rait cru au paradis
Dans le son canaille

D’un accordéon

Palpitant

Doucement

Dans cet odéon

Où les yeux mi-clos

Accoudé au bar

Jusqu’à plus tard

Jusqu’à plus tôt

Je regardais les mains

Je regardais les seins

Et la taille

Sans faille

De la serveuse

Aux lèvres pulpeuses

Sous le regard noir

De la dame en noir

Dans l'attente

En vain

De celle qui jamais

Ne vint

S’arrimer

Dans ce vieux cabaret

D’un bout de quai venté

C'est au cabaret
De la dame en noir

Que je l'attendais

Quand venait le soir

Claude
Voyages immobiles

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