Vous en avez vu probablement comme moi dans les ports de vos vacances: Des hommes vieillis parfois assis sur une bitte d’amarrage, le regard fixé vers le grand large au-delà du phare de l’entrée du port.
Des hommes qui ont été embarqués en leur temps pour d’improbables escales vers des côtes exotiques et qui en gardent au plus profond d’eux-mêmes une insondable nostalgie.
Et leurs yeux délavés par tant de vagues affrontées fixent ces lointains ailleurs persuadés de pouvoir réembarquer encore pour d’autres aventures.
Mas l’âge est là, l’âge est venu et avec lui le temps des voyages immobiles
Et parfois, un beaucoup plus jeune, mi-attendri, mi-goguenard, vient prendre notre vieux capitaine par le bras pour lui dire que tout ça est terminé :
CAP'TAIN
J’irai jusqu’au bout
Jusqu’au bout de quoi?
Drossé par l’vent de noroît
Ou p’être bien de suroît
Pour m’embarquer à bord
Pour une chasse au trésor
Ou pour l’dernier bordel
Voir les demoiselles
Pour qu’encor' je bande
Sous leurs déferlantes
Mais j’dépasserai le quai
D’mes nuits embrumées
Affale la misaine
Pose ton sac par terre
On a touché terre
Ecoute ce qu’je dis
Je prendrai
Encore le quart
Pour t’guider
Vers l’phare
J’pourrai encor’
Virer de bord
Direction Rio
Ou Montevideo
Jusqu’au bout du quai
Tout au bout, j’irai
Pour m’encalminer
Pour m’emboucaner
Su’ l’dernier des Cap-horniers
Affale la misaine
Mets ton sac à quai
Te v’la arrivé
Voyages immobiles
4 commentaires:
Mille Million de Mille sabord! Etc... :)
my best regards to the walrus, saperlipopette!!!
Oh Claude, je viens de voir ton image, sympa, c'est quoi le signe que tu fais ? On dirai "venez ici, approchez je vous emmène..."
Tu connais l'invite non? "Viens chez moi, il fait chaud..." ;-)
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