11.7.07

In vino veritas


Un Bordeaux 1990 oublié au fond d’un placard et retrouvé ce matin par le plus grand des hasards. Vous vous rendez compte? Une couleur qui a oublié son rouge d’origine
pour virer à cette douce et mystérieuse teinte ambre, là où s’exprime la vérité d’un de nos terroirs et qui est un régal pour les yeux. J’ai eu peur un moment que la saveur n’en fût altérée. Elle l’a été sans aucun doute mais dans le bon sens du terme. Le vin y a trouvé sans aucun doute sa véritable personnalité, y a gagné en profondeur, sans tricherie ni artifice. Il est en quelque sorte devenu vieux comme on le dit communément avec ce que ça comporte d’expérience et d’onctuosité murie de tant de jours passés



A l’époque de djeunisme d’aujourd’hui, imbécile et triomphant et où on va vite fait être qualifié de vieux con pourvu que l’on ait dépassé de quelques (ou nombreuses) années l’âge affiché au compteur de son interlocuteur (trice), ça me fait du bien de déguster, seul, ce vin qui a abandonné en lui toute trace de la verdeur ou de l’acidité de ses jeunes années pour offrir à mes papilles éblouies toute la robuste rugosité de sa maturité assumée après avoir revêtu, patiemment et doucement, sa nouvelle tunique de pourpre, celle de ces centurions romains que s’en allaient en marchant l‘amble par garrigues et trace de drailles porter à la pointe de leur glaive ou de leurs compas la civilisation chez les barbares qu’alors nous étions au nom de leur empereur et de la conception que ceux-ci avaient du monde qui les entourait en ces temps bien lointains

Claude

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