12.7.07

Douceurs tourangelles




Elle était pas terrible la sono, faut dire que c’était à l’époque des 33 tours qui passaient sur un tourne-disques avec changeur automatique et de temps en temps, ça craquait ou grésillait à l’endroit où le disque avait été rayé
J’étais entré dans ce bar de minuit vraiment par hasard, un bar situé dans une petite rue sale et sombre pas loin d’une cathédrale d’un quartier du vieux Tours

J’ai poussé la porte et je me suis accoudé au bar. J’aimais bien toutes ces musiques que j’entendais, les Moody blues avec On the threshold of a dream, Never comes the day, enfin des trucs comme ça avec d’autres bien sûr dont j’ai oublié les noms et les titres mais qu’importe…
J’avais bu, juste un peu en fait, juste assez pour me sentir bien, sans plus !
A un moment, je me suis retourné pour jeter un regard d’ensemble sur les lieux: Une piste de danse minuscule sur laquelle s’activaient deux couples, seuls dans leurs rêves et dans le fond, quelques tables et à l’une de ces tables, deux filles assises et j’ai cru voir que l’une d’elles soulevait légèrement son verre en ma direction…
J’ai laissé passer une série de ces lancinants blues puis à la reprise, je me suis dirigé vers cette table un peu perdue dans la demi-pénombre et la fumée des cigarettes car tout le monde fumait à cette époque, le savez vous?
J’en ai invité une d’un sourire, elle a posé sa cigarette sur le cendrier et d’un mouvement souple, elle s’est levée et m’a suivi sur la piste de danse
Elle était aussi grande que moi et mince et son corps s’est immédiatement joint au mien. Elle a suivi sans réticence le moindre de mes mouvements au rythme de cette musique qui remplissait si bien le minuscule espace
Alors, une main toujours posée sur son épaule, j’ai laissé pendre l’autre pour doucement lui caresser le haut de la cuisse. Elle utilisait des porte-jarretelles et pendant un court instant je me suis amusé à en soulever un de mon doigt
Elle n’a eu aucun mouvement de recul, j’ai senti seulement son souffle s’accélérer dans mon cou, j’ai poursuivi mes caresses et j’ai fini par laisser complètement retomber ma main pour atteindre le bas de sa robe.
J’en ai saisi la doublure et doucement j’ai commencé à la remonter…
Elle n’a rien fait pour contrarier mon geste, au contraire la pression de sa main s’est faite plus forte sur ma nuque…
Impatiente ma main a enfin pu caresser la douceur tiède de son ventre pendant que sa robe retombait de part et d’autre de mon bras puis un doigt puis un autre se sont attardés en jouant sur sa toison de poils pubiens.
Personne ne semblait ou ne voulait prendre garde à notre manége et toujours ces blues qui déroulaient leurs doux accents mélancoliques à nos oreilles
Et puis mon index a senti son humidité intime et doucement d’un mouvement circulaire j’ai caressé ce clitoris que je percevais ferme et maintenant dressé sous ma tendre insistance…
Un peu plus tard, elle a joui, enfin je le crois car j’ai perçu l’accélération de sa respiration en même temps que le mouvement spasmodique de son bassin vers l’avant et sur sa cuisse un filet d’humidité a coulé que j’ai laissé se répandre sur mes doigts.
Mon sexe dur commençait à m’être douloureux
J’ai dégagé ma main et laissé retomber sa robe et je l’ai raccompagnée à l’arrêt de la musique vers la table où sagement attendait son amie
Puis je suis revenu vers le bar où attendait ma consommation.
Je me suis retourné vers elles, elles parlaient ensemble, peut être la première décrivait t’elle son expérience précédente et j’ai attendu que la sono et son lot de Moody Blues reprenne
J’ai retraversé la piste et j’ai tendu la main vers la seconde qui a incliné la tête en signe d’assentiment
Elle m’a donc suivi elle aussi sur la piste où je l’ai enlacée….
Elle aussi s’est étroitement collée à moi comme l’avait fait son amie et de nouveau mon sexe s’est dressé en se frottant contre ce bas ventre bienveillant toujours au rythme de la même musique, tendre et douce
Sagement j’ai laissé mes mains enserrer sa taille sans vouloir pousser plus loin mon avantage puis l’une de mes mains est remontée jusqu’à son cou….
Et c’est là que l’odeur intime de ma première danseuse a envahi mes narines et soudain j’ai senti mon excitation grandir et à mon tour, sans pudeur et sans retenue, j’ai joui en longues saccades brûlantes qui sont venue mouiller mon slip
Je suspecte ma partenaire de l’instant d’avoir compris ce qui se passait car ses mains à ce moment précis ont pressé sur mes reins pour me rapprocher encore plus près d’elle…
A-t-elle compris quel avait l’élément déclencheur de mon orgasme, savait elle que c’était l’odeur même de son amie qui m’y avait amené et que ainsi, en quelque sorte, nous avions fait l’amour à trois?…
Je ne le sais pas et je ne le saurai jamais car, en raison de la fatigue, des émotions accumulées et de l’effet de bien traîtres breuvages, j’ai fini par m’endormir sur la banquette où je les avais rejointes
C’est le patron du bistrot qui m’a réveillé en me disant que l’heure de fermeture était arrivée. Il était en effet deux heures du matin et j’étais le seul à être resté sur place. Mes douces cavalières s’étaient quant à elles discrètement volatilisées.
Je suis revenu à diverses reprises dans ce petit coin du vieux Tours, j’ai demandé aux habitués si par hasard ils connaissaient ces filles en donnant leur description mais personne ne semblait savoir qui elles étaient et même le patron, sollicité, m’affirma son ignorance
Je ne les ai jamais revues mes partenaires d’un trop court moment, elles qui étaient venues de je ne sais où, décidées probablement à se donner un peu de bon temps et qui sont parvenues à m’en donner à moi aussi des moments de douceur tourangelle dont je garde encore aujourd’hui un souvenir ébloui qui parfois vient peindre de bleu mes rêveries nocturnes et dont je garde au réveil de bien indisciplinées érections….


Claude

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