9.5.07

Roméo et Juliette à venir





Récemment, on a pu voir dans la presse un homme évoluer en état d’apesanteur. Vous me direz que ce n’est pas vraiment un scoop et que les expériences réalisées dans cet état sont monnaie courante depuis longtemps.
Pour réaliser cette expérience, il suffit de placer un avion dans une configuration telle que pendant quelques secondes, la pesanteur disparaît et l’on peut ainsi «voler» dans l’espace, libéré de cette force qui, inexorablement, nous entraîne vers le bas

Mais où l’anecdote commence à devenir moins banale, c’est quand l’homme participant à cette expérience est un homme atteint d’une maladie dégénérescente qui le cloue sur un fauteuil depuis de nombreuses années alors que seuls les muscles des paupières fonctionnent encore assez pour lui permettrent de communiquer avec ses semblables en se servant de robots vocaux

Et l’anecdote devient encore plus singulière lorsque on sait que ce personnage est Stephen Hawkins, ce savant extraordinaire et hors du commun, connu par ses travaux scientifiques et par ses livres à succès pourtant si difficile à comprendre dont «une brève histoire du temps» entre autres.
Un homme capable de concevoir des univers à multiples dimensions, d élaborer la théorie des supercordes pour expliquer tout le fantastique contenu dans un cosmos qui nous fascine tant et qui cache encore beaucoup de ses secrets
Et cela a du paraître extraordinaire à ce handicapé de quitter son fauteuil pour, pendant quelques instants, vaincre la pesanteur en même temps que son invalidante maladie

Quand l’expérience dans un temps si bref pour lui a été terminée et qu’il du rejoindre la dure réalité de sa condition d’être humain tellement éprouvé, il a eu ce mot
-"I think the human race doesn't have a future if it doesn't go into space"
Je pense que l’espèce humaine n’a pas de futur si elle ne va pas dans l’espace

Et cette phrase d’Hawkins qui n’est pas vraiment un auteur de science fiction de bas étage me conforte dans cette idée qui est la mienne depuis longtemps déjà: Et si le seul but de notre présence ici-bas était d’aller toujours plus loin dans ce «wild blue yonder» selon la magnifique expression anglo-saxonne ?
Et si dans nos gènes, nous étions programmés en quelque sorte pour aller toujours plus loin, toujours plus haut pour que la vie se propage vers d’autres systèmes stellaires où des planètes peuvent l’accueillir pour qu’à nouveau un autre cycle et d’autres aventures encore se continuent?

Idée irréalisable de nos jours me direz vous quand on mesure les distances mises en jeu et le niveau de nos techniques mais qui sait où nous en serons dans 100 ans, 1000 ans.
Jetons un coup d’œil aux 50 dernières années, le niveau des réalisations technologiques et des changements fondamentaux dans tous les domaines de nos existences est tellement impressionnant.

Et cette idée m’apporte quelque apaisement quand à notre présence ici-bas. Sans que nous en ayons pleinement conscience, nous sommes peut être investis d’une mission dont certes le but nous dépasse mais qui fait que notre vie collective pourrait y trouver tout son sens et sa justification.

Et quand je regarde les clochers si familiers de nos villes et campagnes, des plus prestigieux au plus modestes, je ne peux m’empêcher de me demander si leurs formes lancées vers le ciel n’expriment pas depuis la nuit des temps le désir irrépressible de s’élancer à l’assaut du ciel non pour une rencontre avec un bien hypothétique dieu mais pour répondre à cet appel qui fait de nous de futurs ensemenceurs de terres portant dans leurs gènes l’éternelle histoire des Roméo et Juliette à venir pour la faire renaître encore et toujours mais sous des cieux bien différents du notre

Claude

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Une (belle) note qui conforte mon idée que certains êtres humains nous réconcilient avec l'humanité...

claude a dit…

Oui c'est vrai sauf qu'il faut avoir du pot pour les rencontrer, il parait que l'espèce est composée de 95% de cons...

Anonyme a dit…

C'est vrai. Et j'ai eu la chance d'en rencontrer quelques'uns, Hubert Reeves, Jean-louis Etienne et Claude Lorius par exemple. Mais il y a aussi tous ceux ceux qui ne font pas particulièrement parler d'eux, qui ne sont pas "célèbres", et qui rendent quand même l'humanité momentanément belle...
Il ne faut pas les oublier.
Je t'embrasse

claude a dit…

tu as raison, il faut de tout pour faire un monde y compris des modestes qui n'en sont pas plus mal pour ça

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