10.5.07

désir de ville

J’ai des envies de ville, j’en ai marre de voir l’herbe pousser, la tondre, la voir repousser. Sans arrêt, bêtement, connement et toutes ces feuilles qui me cachent les branches des arbres du jardin. J’aime voir les branches sans toutes ces feuilles dessus, c’est mon droit non ?
Et ce silence de la campagne, ce putain de silence qui m’oppresse et m’inquiète…

J’ai envie de ville et d’odeurs du métro même celles d’aisselles mal lavées. Je m’en fous, ça vaut largement les effluves des élevages de cochons des environs
J’ai envie de remonter la rue du Faubourg St Antoine en baguenaudant jusqu’à Bastille en vérifiant bien sûr que les connards de casseurs se sont tirés ailleurs et j’ai envie de m’accouder à un bar dans la rue de Lappe en grignotant quelques tapas.
Et je pourrais peut être échanger deux ou trois conneries avec un mec que je connais ni des lèvres ni des dents et que je ne reverrai jamais

J’ai envie de descendre de l'immeuble, de renifler le boulevard sans savoir vers où je vais me diriger, décider au dernier moment en fonction d’un bus qui passe ou de suivre une nana qui se déhanche comme pas une en direction de la gare de Lyon ou d’ailleurs pour ce que j’en ai à foutre, vers là ou ailleurs je me serai rincé l’œil pour pas cher…
J’ai envie de ville, là où je ne pas emmerdé par l’herbe qui envahit tout, là où le bruit citadin me donne l’impression que je vis encore un peu.

J’ai envie de ville jusqu’au moment où son agitation finira par me porter sur les nerfs et jusqu’à ce moment où j’aurai envie de la campagne, de ses odeurs bien spéciales et de ce silence dont j’ai besoin pour pouvoir écouter si mon cœur bat encore un peu…

7 commentaires:

Anonyme a dit…

avant d'avoir fini ton texte je savais pourquoi. pourquoi la ville, pourquoi le bruit et les gens partout.
pourquoi surtout pas face à toi même...
c'est dur la campagne pour les gens qui ne veulent pas se retrouver avec eux mêmes. j'avais un copain, il laissait la télé allumée tout le temps sans la regarder. il disait que comme ça, il se sentait exister.
des bisous
lou

claude a dit…

ben dis voir Loulou, t'es championne pour deviner ce qui se cache derrière les mots
Ca m'arrive aussi de laisser la télé allumée mais je coupe le son comme ça, ils peuvent raconter n'importe quelles conneries, je m'en fous mais ça donne l'impression qu'y'a de la vie quelque part... Et puis je remonte vers la capitale bientôt, alors tout baigne ;-))

Bisous, Loulou

Anonyme a dit…

ta peur du silence se lit aussi fort que tes mots.
bonne nuit claude, et n'oublie pas que si le noir devient trop noir, tu as des amis en provence. ies. ie. amie. âme mie. ma mie. rires.
des bisous, Lou

claude a dit…

âme mie, c'est bien joli cette petite expression...

Des bisous, Loulou of the hills

Anonyme a dit…

La peur, le silence et la solitude existent pareillement en ville. Je suis bien placée pour le savoir...

Mon premier geste en me levant le matin est d'allumer la télé. Et je ne l'éteins qu'au moment d'aller me coucher. Exactement, l'impression qu'il y a de la vie chez moi. Pourtant je vis à Paris...

claude a dit…

Tu as raison, Véro, la solitude est aussi insupportable à la ville ou à la campagne sauf qu'en ville, tu as l'impression que juste en tendant la main, tu pourrais avoir un contact. Illusion bien sûr...

Anonyme a dit…

Exactement, illusion, trop souvent.

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