16.4.07

A poil, dans la nature

Vous n’aurez pas été sans remarquer la Kolossale finesse du titre de mon billet de ce matin. Il convient en effet que je me soucie de la fréquentation de mon blog et si mon audience d’aujourd’hui ne dépasse pas la demi douzaine de personnes c’est à vraiment désespérer de tout.
Mais je plaisante bien sûr, ceux qui me connaissent le savent bien que de cette fréquentation, j’en ai vraiment rien à foutre…

Mais ce n’est pas le sujet de ces quelques lignes. A cette lointaine époque, j’habitais à Berlin et c’est une ville que j’ai beaucoup aimée, une des villes où vous pouviez partir du centre ville et vous retrouver quelques minutes après au milieu de la forêt, loin de la ville et de son agitation permanente
Je n’y suis jamais revenu depuis le milieu des années soixante dix. Probablement que la disparition du mur a du changer pas mal de choses.
C’est en effet un paradoxe car ce fameux mur, exécré à juste titre, jouait en même temps un rôle de protection au profit de cette «île» perdue dans un univers hostile et étranger

Lorsque la météo s’y prêtait, j’aimais à parcourir les longues années cavalières qui coupaient en tous sens la forêt. C’est ainsi que je suis tombé vraiment par hasard sur une petite plage bordant un lac du côté de Wannsee si mes souvenirs sont bons
Il n’a pas fallu longtemps pour m’apercevoir que je venais d’atterrir sur une plage où, en toute quiétude, des nudistes s’adonnaient à leur sport favori : Celui qui consiste à s’offrir tout nus aux doux rayons du soleil et attendre que ça sèche…
Dilemme : Je pouvais rebrousser chemin, faire un détour pour éviter ces corps exposés, passer mon chemin puisque le chemin traversait la plage et enfin faire comme tout le monde
Ce que je fis sans plus d’hésitation et j’entrepris de me mettre dans l’appareil de ceux que je voyais exposés à mes yeux, c'est-à-dire dans celui le plus simple selon l’expression consacrée

Et c’est ainsi que mes chaussures tenues d’un côté et mes vêtements bien roulés sous l’autre bras (j’ai bien dit mes vêtements et non pas ma bite comme dans une chanson de Brel, il ne faut rien exagérer quand même) je me suis bravement aventuré sur le fameux chemin, mon service trois-pièces se balançant gaiement au rythme de la marche que je voulais la plus majestueuse possible

A mon grand désappointement, ma traversée impromptue n’a soulevé nulle marque d’intérêt particulier parmi l'assistance. Nul n’a semblé s’intéresser à ma progression et pourtant j’étais bel homme à l’époque (mais je ne suis pas mal aujourd’hui encore, si, si, je vous assure)

Soyons franc, je devais avoir l’air passablement con dans ma tenue ou plus exactement dans mon absence de tenue en zigzaguant au milieu de tous ces corps plus ou moins affriolants

Arrivé de l’autre côté, je me suis rhabillé sans que personne ne songe à venir me féliciter pour mon courage et pour mon désir de me fondre dans le paysage. La prochaine fois, je marche sur les mains… J’aurai peut être plus de succès surtout à poil

Mais bon, cette minuscule anecdote me fait encore sourire aujourd’hui.
Et ne cherchez derrière ces quelques mots un sens ou un message caché sauf que je n’ai jamais très bien compris le plaisir éprouvé à se trimballer à la vue de tous en tenue d’Adam (ou d’Eve pour les dames) mais chacun doit pouvoir faire comme il veut dans la vie

Mais quand même, je pense que quelques centimètres de tissus placés aux endroits les plus stratégiques de nos anatomies ne sont pas mal non plus.

Et comme je suis en veine de confidences, je vais vous en faire une supplémentaire, je suis sensible aux coups de soleil et je préfère autant éviter d’en attraper un sur les joyeuses. Il y a tellement mieux à leur offrir à ces petites boules là pour qu’elles se mettent à chanter mais pas pour cause de rissolement….

Claude

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Grand sourire à lire ce texte. J'imagine (ben oui, tu m'en veux pas hein ?) ta traversée du "désert" dans cet état d'Adam...

Et puis je suis de ton avis, quelques centimètres de tissus cachant doucement ce qui peut ensuite être découvert est tellement plus... "exitant" ? ;-)

claude a dit…

ben si tu veux venir avec moi à Berlin, j'essaierai de retrouver l'endroit et de refaire mon numéro ;-)

teresa a dit…

J'ai souri en lisant ce texte... mon imagination a fait le reste

claude a dit…

peut être étais tu Berlinois(e) à cette époque? ...

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