28.4.07

Cosmos




Je n'ai rien d'autre à dire
Notre chance est d'ignorer d'où viennent les lointains
Et de quel azur s'alimentent les fournaises
Nous avons vocation d'ignorer tant de choses


Denis Clavel, "La théorie de Delphes" (2002)

Ils sont beaux ces mots et je les aime. Surtout ceux de la fin de la citation
"Nous avons vocation d'ignorer tant de choses".

J'ai découvert ces phrases placées en exergue d'un article où je tentais avec difficulté de comprendre ce que pourrait bien être la matière noire (mais je ne sais toujours pas qui en est exactement l'auteur de ces mots)
La matière noire, vous savez, c'est cette "masse" qui rentrerait dans la composition de l'univers en proportion importante, une présence invisible mais bien utile pour expliquer certains mouvements de galaxies et des amas qu'elles font entre elles

Une masse dont on ne sait même pas de quoi elle est ou serait faite, quels en seraient ses constituants si singuliers qu'on ne peut même pas imaginer à quoi ils ressemblent. Les spécialistes appellent cela de la matière non baryonique. En d’autres termes, derrière les termes savants, on ne sait pas

Et me vient à l'esprit de savoir ce que l'on connaît de l'univers? Peu de choses selon toute vraisemblance
Aujourd’hui, en tous les cas, beaucoup de théories s'opposent ou se complètent pour l'expliquer, des théories qui renvoient à certains modèles qu'une observation fortuite vient bientôt balayer.
Beaucoup de découvertes sont encore à faire Dimensions qui nous sont incompréhensibles, univers jumeaux invisibles, trous noirs qui peut être rejettent la lumière…Tant de choses dont peut être un jour nos lointains descendants auront une vision plus juste?
Il est vrai, sans mensonge, certain et très véritable: Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas nous a dit le Trismégiste
Alors peut être que la réponse réside t-elle dans nos cerveaux qui seraient une réplique dans l’infiniment petit de ce que l’on pressent de l’infiniment grand
Mais le saurons nous un jour puisque nous avons vocation d'ignorer tant de choses, n'est ce pas?

Plutôt d'être de formation littéraire par goût et juridique par choix, j'aurais de loin préféré être un scientifique de haut niveau pour pouvoir me lancer dans ce fascinant sujet à l'instar d'un Hubert Reeves par exemple. Mais ne rêvons pas...

J'ai pourtant une intuition qui me poursuit de plus en plus: L'univers serait avant tout une formidable machine faite pour créer la vie, tendu vers ce but ultime comme une nécessité incontournable, faire en sorte que des molécules s'assemblent, s'organisent et finissent par se reproduire à leur seule initiative
Et en corolaire à ces molécules organisées dont nous ne sommes qu'un exemple, la nécessité de l'éveil de la pensée dans un support dont un corps humain n'est qu'un exemple.

Et je crois que la vie fourmille dans l'univers, partout là où les conditions qui lui permettent de s'épanouir sont réunies.
Et les découvertes récentes de plus en plus fréquentes montrant des planètes aptes à accueillir ce formidable phénomène que constitue la vie me confortent dans cette pensée
Non, nous ne sommes pas seuls dans l'univers et peut être que nous ne le saurons jamais de façon définitive mais je crois qu'autour d'un quelconque soleil à des centaines ou des milliers d'années-lumière de chez nous d'autres êtres aiment, souffrent, vivent et meurent emportés dans ce ballet que dansent tant de mondes tellement semblables ou différents du notre sous des formes si semblables ou si différentes des notres

Et nous alors là-dedans empêtrés dans nos sordides querelles et nos préoccupations de boutiquiers imbéciles ?
Je crois que nous ne sommes rien de plus que des produits du hasard et de la nécessité comme il a été dit
Ceux qui me connaissent savent la profonde aversion que j'éprouve vis à vis des religions et de tous leurs clergés avec leurs cortèges d’intolérance et de dogmatisme.
Les récits de création du monde de tous les « livres saints » me paraissaient au mieux loufoques et au pire complètement absurdes.
Et ces récits ont été la cause de morts innombrables au fil des temps et ce n’est pas fini, malheureusement selon toute vraisemblance

Je m’évertue à respecter la croyance de mon prochain et en retour j’espère qu’il en fera de même à mon endroit.
Aussi je vais vous dire le fond de ma pensée : Je crois que nous ne sommes là que parce qu’il fallait que nous le soyons.
Je pense que «l’œuf» originel, celui du « big bang », était gros des vies a venir dans l’univers naissant et qu’il suffisait d’attendre que les particules élémentaires se recomposent pour que nécessairement naissent la vie et la pensée…

Nul besoin d’un créateur qui nous aurait fait à son image, nul besoin d’intervention divine avec son accompagnement de paradis et d’enfer dans ce processus.
Je pense que le ciel dans ce domaine est vide.
Je suis donc profondément athée à la lueur de ce que je viens de dire. Pourtant je ne peux m’empêcher de penser qu’il existe peut être un grand dessein, une direction, un plan sous la direction d’un grand horloger ou d’un grand architecte mais que nous n’y sommes que d’infinitésimales moisissures auxquelles ne sera jamais accordé le privilège de comprendre le pourquoi de tout ça dans leurs brèves existences.

Alors que nous reste t’il pour ne pas sombrer dans un océan de désespoir: Que l’essentiel en fait: Des cris d’enfants qui escaladent le ciel, l'étincelle qui traverse l’œil d’une femme qui aime, le bruit du vent qui chuchote ses secrets en haut dans la ramée et le vol des oiseaux qui égratignent les cieux au moment où, vers l’est, le soleil une nouvelle fois sombre pour se cacher derrière les horizons.

Que cela, rien que cela mais tout cela pour inonder et faire battre nos cœurs entre ces deux rives immuable qui bornent nos vies: celle de l’informulé dont nous venons et le néant vers lequel nous nous dirigeons…

Claude

5 commentaires:

Anonyme a dit…

J'adore ce billet, en écho total avec ce que je pense.
Tu sais, tu devrais aller régulièrement lire mon ami JJ, 'Lechantdupain' en lien chez moi. Son blog est dédié à tout ça.
Bon week-end, je t'embrasse.

claude a dit…

Tu vois bien, Véro, qu'il nous arrive d'être d'accord entre nous...Mais là je plaisante bien sûr comme tu le sais bien ;-))

Très bon week end à toi et je t'embrasse aussi

Claude

PS J'irai voir ton copain dont j'aime bien le blog name

Anonyme a dit…

Mais pourquoi faut-il chercher un pourquoi à tout? Tu étais déjà potentiellement vivant dans une molécule d'eau il y a des milliards d'années, et moi aussi ;-)), et nous sommes là... C'est pas beau ça?...

Je t'embrasse les joues frottées à la feuille de sauge.

claude a dit…

Pour toi et moi, de notre goutte d'eau, le résultat est plutôt réussi, c'est vrai ,-))

Mais dis moi, Ambre, tes feuilles de sauge, c'est pour des tisanes ou pour des philtres aux buts inavoués?

Et bien sûr, je t'embrasse moi aussi

Anonyme a dit…

J'ai une sauge magnifique dans mon jardin, et hier soir son odeur me faisait du bien. Je voulais l'avoir sur moi...

Ombres légères

      J'ai récemment évoqué ici deux silhouettes féminines qui ont, plus ou moins brièvement, croisé ma vie à divers ...