1.2.07

Réminiscence

Ça m’arrivait de la regarder comme ça pendant de longs instants et je pense que je finissais par l’intriguer voire de la mettre mal à l’aise.
Il était pourtant important pour moi de comprendre et de retenir le jeu des ombres et lumières sur son visage et de savoir lorsqu’elle souriait combien de muscles participaient pendant ce moment précis à cette illumination soudaine qui inondait son visage
Je me suis depuis souvent demandé par où passe la frontière entre laideur et beauté sur un visage humain. Il suffit de si peu de choses: Une bouche un peu trop large, un menton trop pointu, des yeux trop enfoncés, que sais-je encore?
Si peu pour faire d’un visage un lieu où l’on voudrait instantanément et pour toujours se perdre et disparaître, si peu pour faire d’un regard cet oasis que réclame tant le voyageur perdu dans le désert
Je n’ai jamais compris comment elle s’arrangeait pour accrocher la moindre parcelle de lumière à ce mouvant paysage qui étirait ses yeux vers les tempes avec ses joues ou ses yeux ou ses lèvres qui, ensemble en mouvement, en faisaient un spectacle unique dont je ne me suis jamais rassasié
Vous le savez vous pourquoi un visage n’est à nul autre pareil parmi des millions et des millions d’autres qui s’ingénient à le copier mais n’y parviennent jamais?
Où est-il le mystère de cet échafaudage fragile qui est le visage de celle qu’on aime? Dans quel mouvement de muscles cachés sous une peau élastique, dans quel déplacement d’une articulation de cet extraordinaire édifice qui s’élève à coup de signes imperceptibles? Où est-il enfin ce secret où l’on cherche son salut comme s’évertua à le faire le photon des lumières primordiales avant l’aube de la création …

Claude

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Sans doute aussi, une part de ce secret, de ce mystère résidait déjà au fond de ton coeur...

claude a dit…

Tiens, c'est vrai ça, Bibi. Il va falloir que je creuse cette idée...

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