5.2.07

Carpe diem






On a vite fait de dire: c'est puéril.
Ce qui est puéril, c'est de se figurer
qu'en se bandant les yeux devant l’Inconnu,
on supprime l’Inconnu
[Victor Hugo, Contemplation Suprême]

Carpe diem !! Eh, oui, profitons en de ces jours à venir pendant qu’il est encore temps. Je pense que nous devons être dans l’état d’esprit de ce citoyen romain qui devait sentir vaciller sous ses pieds l’empire à l’heure où, nombreux, les barbares s’amassaient aux limes de ce dernier.
La Pax romana vivait ses derniers jours et un monde nouveau se profilait à l’horizon, pendant ce temps, Rome l’orgueilleuse jaugeait son destin à l’aune des jeux du cirque.
Panem et circenses, le peuple alors pouvait dormir tranquille.
On croyait pouvoir conjurer la chute annoncée de Rome dans le sang des gladiateurs mais, insidieusement, des forces ennemies se frayaient peu à peu un chemin vers le cœur de l’empire.
La fin d’un monde était proche et peut être en soupirant, le citoyen éclairé, lucide et désespéré se disait «Carpe Diem» avant que la grande obscurité pré médiévale n’étende ses griffes sur ces hauts lieux du génie humain adapté à son époque que fût le bassin méditerranéen et sa mosaïque de cultures diverses soumise à une seule autorité, celle de Rome, de ses lois et de son mode de vie

Ce fût la fin d’un monde, ce fût la fin d’une civilisation et, comme eux, voilà un peu plus de 2000 ans, nous nous retrouvons à la croisée des chemins pour un voyage sans retour
Mais car il y a un mais, les changements en cours ne sont plus les mêmes et l’échelle de risque face aux dangers qui se profilent est différente.
Les ennemis des Romains, méprisés autant que craints étaient des hommes, des barbares certes mais des hommes avant tout alors que nous, hommes du XXIème siècle avons un adversaire d’une autre taille ou d’une autre nature.
Les causes du conflit en cours sont multiples et variées, exposées et présentées dans des colloques, conférences et réunions qui se font de plus en plus nombreuses et alarmistes: Surpopulation, surexploitation des ressources, pollutions inquiétantes et récurrentes. Tous des facteurs inconnus au temps des Romains mais tellement présents de nos jours.
La race humaine est avant tout inconséquente, imprudente et prédatrice et il semble bien que cette fois elle soit allée trop loin avec comme conséquence directe le réveil de Gaïa.
Pour ceux et celles que le sujet intéresse ou que ce mot intrigue, je les renvoie aux travaux et théories de James Lovelock selon lequel la totalité de la matière terrestre vivante sur Terre (ou sur toute planète sur laquelle la vie s'est développée) fonctionne comme un vaste organisme (appelé ici Gaïa, d'après le nom de la déesse grecque), possédant une autorégulation qui adapte en permanence la planète à ses besoins.
La terre, Gaïa, serait ainsi un organisme avec une autorégulation. Et si ces changements qu’on nous annonce et dont on voit les premières manifestations ne seraient dus qu’à Gaïa en train de s’autoréguler et ceci à nos dépens
Pour vivre nous avons besoin de cette planète nourricière, l’inverse n’est pas vrai, Gaïa n’a nul besoin de nous. Tout porte à croire et à craindre que les phénomènes déclanchés par l’autorégulation de Gaia auxquels l’humanité aura à faire face dans un futur proche dépasseront en intensité les pires catastrophes connues de mémoire d’homme et que nous soyons sur le point de quitter un monde bien différent de celui qui a été, jusqu’à maintenant, le notre.
Carpe diem !!!

Claude

Pour ce qui est du monde futur, toute ma prévision est: Ce qui ne fut pas sera, et nul n’en est à l’abri. Haldane Daedalus or Science and the Future

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Jolie page d'histoire. Mais ça n'existe pas le Carpe diem, personne n'est capable de le mettre en pratique. ça ne sert à certains qu'à filer des conseils à la con aux autres quand ils ne savent pas quoi leur dire d'autre.

claude a dit…

Ben, dis donc, Véro, c'est Horace qui va être heureux de ton com.
Carpe diem (quam minimum credula postero): «Cueille le jour (sans te soucier du lendemain)»
Littéralement « Cueille le jour [et sois le ou la moins curieux (se) possible de l'avenir »
J'aime bien, quant à moi, ces quelques mots et je m'efforce de les mettre en pratique même si ce n'est pas toujours évident...

Anonyme a dit…

Carpe diem me fait toujours penser au très beau film "Le cercle des poètes disparus".
Sacrebleu! Et maintenant ce sont les Allemands si écolos en principe qui refusent qu'on touche à leurs voitures chéries pour leur faire émettre moins de CO2! C'est vrai qu'il s'en trouve ici pour préférer leur auto à leur femme, sans rire. Désespérant...

Bises

claude a dit…

Ben, c'est normal pour un pays qui a baptisé ses voitures les plus prestigieuses du doux nom de Mercédes ;-))

Grosses bises, Ambre

Anonyme a dit…

Tiens, je le croyais mort depuis longtemps, Horace...
Quand j'ai dit que ça n'existait pas j'ai voulu dire qu'il était à mon sens impossible d'en faire sa ligne de vie, vu que l'Homme a besoin de se projeter dans l'avenir et de se référer à son passé pour profiter de son présent, et qu'on le conseillait bien plus facilement aux autres pour un oui ou un non qu'on ne le pratiquait soi-même.
Bisous

claude a dit…

Je confirme: Horace est bien mort.
Pour le reste, je trouve que profiter du jour comme s'il devait être le dernier, c'est pas con non plus!! Mais dans ce domaine, chacun fait comme il peut ou comme il peut, hein!
Bisous quand même

Anonyme a dit…

Et si l'on en profitait plutôt comme s'il était le PREMIER, et non le dernier ??
Pourquoi bisous 'quand même' ?

claude a dit…

ben oui, dans le fond tu as raison pour le premier. Le bisous quand même était juste une plaisanterie, ust a joke...

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