3.2.07

La corrida





Beaucoup sont contre, d’autres pour. Quant à moi, je ne prends pas position. J’ai assisté à une corrida pendant que je résidais dans le sud-ouest de la France et je tente aujourd’hui de décrire mes impressions comme pourrait le faire un peintre…

CORRIDA

Les flancs du taureau
soulèvent la bouse fraîche
verte et rêche
collée sur sa robe bordeaux;
rouge sombre coule le sang
qui se mélange à ses excréments
rouge aussi est sa langue
qui sort et se balance
devant cet autre
à la belle gueule d'apôtre
dans son costume cousu d’or
qu'un éclatant soleil colore.

Le fauve gratte le sable
d'un sabot semblant indifférent,
cou penché, mufle pendant
une odeur indéfinissable
de mort et de sueur âcre
plane dessus la plazza
où se joue comme un sacre
dans des couleurs incarnats
le sacrifice des toros
sur des airs de fandango.

C'est la grand messe barbare
qu'accompagnent des fanfares,
c'est l'heure où le soleil s'élève
et dans l'arène plonge ses glaives
c'est l'heure où les toros se couchent
devant des yeux farouches
de senoritas émoustillées
et d'aficionados surexcités.

La voilà venue cette heure
où pour nous les toros meurent
dans les grondements de la foule
remuée par une grande houle
c'est en cette fin d'après midi
que la mort entrée en catimini
se redresse triomphalement
dans un terrible mugissement

Claude

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai les corridas en horreur, mais ta description est esthétiquement très belle. Ton oeil d'artiste est décidément étonnant...
Des bisous

claude a dit…

Le pire (si je puis dire), c'est qu'on y trouve un esthétisme certain bisous, Véro

Claude

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