6.11.06

Juste une histoire...

Eh, oui, juste une histoire, une petite histoire qui nous ramène aux alentours de l'an mille...





LA HORDE

Et elle s’avance la horde
La colonne des guerriers
De potence et de corde
Sur les routes empoussiérées
Ils portent gilets de loup gris
Et viennent des steppes de l’infini
Les chevaux fument sous l’effort
Accroché aux selles brille le butin d’or
Elle serpente de hameaux en lieu-dits
De villages éveillés en fermes endormies
Plus loin là-bas au ras de l’horizon
Une fumée s’élève comme balle de coton
Dans l’innocence du matin indifférent
Curieux, s’arrête un instant le roux écureuil
Dans sa course et se cache sous une feuille
L’oiseau sur la branche pépie et s’envole
Les champs de la plaine arboricole
Sont gros de leurs fruits lourds de l’été
Doux, le vent s’en vient les caresser
Elle chemine la horde
Rassasiée, gestes alanguis
Les corps se balancent
Et son chef au regard d’aigle
Fixe sans le voir le chaume de seigle
Tous vont au rythme lent de l’avance
Des montures, le bruit des sabots
Doucement martèle leur trot
Vers leurs futures rapines
Au delà de la prochaine colline
Jetées en travers des montures
Entre soieries et lourdes tentures
Quelques blondes et frêles enfants
Yeux écarquillés ouverts tout grand
Hurlent en silence leur désespoir
Et pleurent à un avenir bien noir
Et elle s’avance la horde
La colonne des guerriers
De potence et de corde
Sur les routes empoussiérées
Sur les sentes et traverses de l’été
Semant mort et désespérance
Sur ces chemins de doulce France

Claude


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