27.7.06

Les voyages immobiles (6)




SANTORIN


Santorin, les Cyclades, vous connaissez ? C’est au sud de la Grèce. On y va en bateau. Normal pour des îles non ?
Bon, Santorin, un volcan qui a explosé voilà 3 ou 4000 ans. On pense que Platon s’est servi de cet épisode qui a en plus engendré un meurtrier tsunami pour fonder le mythe de l’Atlantide
Vous avez vu la photo, un oeil ouvert sur la mer, du bleu et de blanc Un paysage bien joli et bien kitch.
J’y suis allé avec elle, elle portait souvent une robe bleue d’ailleurs et ça aussi c’était bien joli, ses cheveux blonds sur des jambes bronzées et un sourire qui embellissait mes jours.
On descendait la falaise jusqu’au petit port qui se trouvait plus bas. 13 putains de virages, 13 à l’aller, 13 au retour. Aujourd’hui, je pourrais faire la descente et faudrait que ma dulcinée me prenne dans ses bras pour la remontée pour me ramener à l’hôtel
On buvait de l’ouzo à tous les repas, il m’est même arrivé de tenter l’expérience au petit déjeuner, j’ai vite arrêté.
On buvait aussi de ce blanc qui tire parfois sur le rosé et dont j’ai oublié le nom avec un goût de sève de pin. Et on se goinfrait de mézévés et de brochettes.
Tôt le matin, on regardait la légère brume jetée sur la mer comme une diaphane écharpe et on guettait, silencieux, les aller et retour des bateaux partis en pêche
Et on s’engueulait pour savoir qui aurait raison pour la suite du jour, farniente sur une plage bordée de sable noir nostalgique ou promenade pour découvrir l’intérieur des terres
On faisait souvent l’amour aussi et je croyais ne jamais pouvoir me rassasier de ce corps bruni par le soleil avec des seins lourds et des fesses musclées
Tout ça est bel et bien mort. Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’elle est devenue. Pour tout dire, je m’en fous complètement comme je me fous des décors kitch, plein de bleu et de blanc
Tous ces souvenirs me donnent la nausée, ces bribes du temps passés qui entravent ma marche comme le fait à un bateau l’ancre de miséricorde, les souvenirs aujourd’hui m’emmerdent comme les rêves qui vont avec.
Pour être franc, la vie réelle m’emmerde encore plus et j’en ai marre de traîner après moi ces fantômes d’un lointain passé alors que je m’abîme dans l’écoute du Requiem de Verdi et ses majestueuses mesures où plane, impavide et patient, l’ange noir de la mort

Claude

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Hébin c'est pas très gai tout ça...

Les îles des Cyclades sont magnifiques. J'ai passé 2 semaines de vacances sur l'une d'elle il y a 15 ans (me souviens plus de son p'tit nom là tout de suite), et j'en ai gardé un souvenir superbe, et très précis et très nostalgique. C'est vrai que les souvenirs ne nous font pas toujours du bien à la tête, même qunad ils sont beaux. Ou peut-être même surtout quand ils sont beaux...

claude a dit…

Oui, tu as raison, c'est pas gai mais heureusement que tu es là pour me faire sourire avec tes chroniques
Bisous

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

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