14.7.06

Paris parti

Paris, rien de tel que de n’y être pas pour vouloir y revenir. On est jamais content de ce que l’on a, chacun sait ça !
Paris, je l’ai imaginé comme une photo de Doisneau. C’est un Paris qui n’existe pratiquement plus sauf dans ces clichés en noir et blanc où il a su saisir son âme au travers de son objectif
Il m’est arrivé de souvent arpenter ces improbables lieux qu’on trouvait dans le treizième derrière la grande bibliothèque, des lieux que la « civilisation » rattrape avec ses nouvelles constructions au style néo-pompeux à base de glace et de plastique
J’y vais parfois pour retrouver encore, avant qu’il ne soit trop tard, ces quelques
arpents où pousse l’herbe folle et la fleur sauvage et où rode encore l’esprit d’un Paris qui est presque déjà parti.
Pour ceux qui voudraient s'immerger en musique dans ce Paris que je tente d'imaginer ici je recommande l'écoute de Jacques Higelin et de "l'accordéon désaccordé"






PARIS PARTI…

J’aime ce Paris
A la Doisneau
Plein de pigeons
A la con
Et de moineaux
Rigolos
D’enfants hilares
De macs flambards

Des messieurs ronds
Portant
Chapeaux melon
Et des breloques
Brinquebalant
En pendeloque
S’en vont marchant
Tout droit en rêvant

Le long de palissades
Et près des balustrades
Des corbillards
Tout habillés de noir
Attendent obligeamment
Leurs clients












J’aime ce Paris
A la Doisneau
Celui des bars
Bavards
Et leurs comptoirs
Plein d’histoires
Et de cocigrues
Joliment incongrues

J’aime ce Paris
Qui pleure ou qui rit
Plein de Bastille
Et de jolies filles
Qui vont aux champs
En chantant
Et en riant
En empruntant
La rue Aristide Bruant
Ou l’avenue de l’artiste brillant
Pour se mettre au vert
Par la rue du Chemin Vert

J’aime ce Paris
A la Doisneau
Les trottoirs pleins
De gigolos
De badauds
De trottins
Qui sortent à la lumière
Tranquille
Et gracile
Des petits matins
Où je tiens
Dans ma main
Ce Paris
A la Doisneau
Qui s’en est parti
Avec ses pigeons
A la con
Et ses moineaux
Si rigolos
A vau l’eau
Lentement
Et pour longtemps

Claude

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il est bien joli ton Paris à la Doisneau ! Peut-être que je l'aurais mieux aimé, ce Paris-là ?

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