Monde de couleurs et d'images, monde sans cesse le même mais toujours recommencé et que je vous convie à parcourir en ma compagnie avec le vent pour compagnon à nos semelles
16.7.06
L'après midi aphone
APRES MIDI APHONE
J’ai passé le pont, celui qui enjambe la petite rivière qui coule au fond de la vallée. J’ai franchi le pont de vieux blocs mal équarris ajustés peut être par l’un de ces Romains venu de ce lointain pays d’oliviers et de douces collines s’arrondissant au soleil
J’ai traversé le pont coupant d’un pas léger l’onde indocile. J’ai commencé ma montée vers l’autre versant de la vallée empruntant ce petit chemin qui serpente le long de la pente et comme d’habitude je me suis allongé sous ce vieux noyer au tronc tourmenté comme la noire conscience d’un mécréant
Je me suis allongé sur un tapis de cette herbe fraîche qui sait croître dans les endroits ombreux alors que le reste de la prairie se parsème de larges langues blondes de tiges éreintées de soleil
Je me suis étendu et j’ai fermé les yeux pour mieux l’entendre venir
Et j’ai perçu son approche légère à peine effleurant la touffe d’herbe sèche pour commencer sa descente vers moi, sous mes paupières fermées, j’ai senti toute la légèreté d’un corps souple et flexible venant prendre place doucement à mes côtés
Son souffle a rafraîchi ma poitrine, à peine perceptible mais lourd des promesses des moments à venir
A l’oreille, elle a murmuré les mots qui font du bien, ces mots de feu que savent se dire les amoureux au creux de leurs oreilles mais aussi des dits de magie blanche incantatoires et, obsédants, j’ai senti le désir se saisir de mon sexe et l’éveiller en ondes puissantes et renouvelées
Elle a écarté les pans de ma chemise et sa main s’est lentement promenée, plus bas, encore plus bas jusqu’à mon ventre durci et frémissant sous la caresse insistante de doigts habiles et attentifs
J’ai gardé les yeux fermés et mon visage a pu ressentir la douce chaleur des rayons de soleil tamisée par les branches du noyer complice
Mon sexe dressé s’est offert, colonne de chair dressée face au ciel flamboyant de l’été, dressé vers le ciel comme une offrande ou prière, dressé comme une étrave pour fendre les mers.
Plus bas, j’ai entendu la rivière insidieusement frôler les pierres jetées entre ses rives pour inlassablemeent en arracher une parcelle et les rendre ainsi à sa merci et, petit à petit, les mélanger à son onde capricieuse
Autour de mon sexe, j’ai ressenti la morsure des préalables et c’est comme si je plongeai tout entier dans un monde inconnu qui s’ouvre à l’exploration ou comme si je disparaissais dans ces brumes qui s’enroulent autour des forêts habitées de l’esprit des temps anciens
Et c’est soudain comme si en longues décharges venues du plus profond de moi, comme un cataclysme, comme un ouragan, ma semence s’en est venue pour fertiliser en éclaboussures bondissantes
Et je suis tombé dans un précipice sans fond et je n’ai pas voulu étendre les bras pour tenter de me rattraper à ses parois trop lisses
Et j’ai gardé longtemps les yeux fermés, si longtemps que je l’ai entendue reprendre son chemin vers la haut de la vallée et quand enfin j’ai regardé autour, rien de sa présence n’était visible sauf peut être quelques herbes à peine froissées. Et il y avait là, tout en bas de moi, une tache humide luisant doucement au soleil maintenant déclinant
J’ai entendu un bref instant son pas aérien déplacer une minuscule brindille et puis le calme est venu
Un peu étourdi, je me suis redressé et j’ai entrepris de descendre la pente pour refranchir le pont dans l’autre sens. Je me suis retourné mais tout n’était plus que silence et les branches du noyer parfaitement immobiles
De l’autre coté du pont, je me suis retrouvé chez moi, en route pour rejoindre les miens, ceux des fonds du vallon laissant là mon amante d’un jour tendre d’été revenir à ses lointaines crêtes bleutées
Ah, oui, au fait ! Je ne vous dirai pas le nom de mon amoureuse, il vous suffira de savoir qu’elle est l’une des filles innombrables du vent, du grand et majestueux vent géniteur de ces enivrantes et fugaces créatures qui hantent les champs et les lascives pentes des collines de mon pays
Claude
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7 commentaires:
Wouaouh...
Bof ;-)
Et bien Claude ! quelle verve :)
Il suffit de passer le pont, vois tu, même si ce n'est pas celui des arts et l'inspiration vient ;-))
Ah oui waouh !! chaud bouillant ! mais en même temps très doux ;-)
Et avec les températures actuelles, on n'avait pas vraiment besoin de ça, hein;-))
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