J’ai appris hier au hasard de mes visites sur la toile qu’un album de photos venait d’être retrouvé.
En fait, plus exactement, ce recueil de photos a été remis par son détenteur, un ancien officier américain qui l’avait trouvé dans un appartement là où il habitait en 1946 dans l'Allemagne de l'après guerre et qui la fait parvenir avant sa mort à un musée de son pays.
J’ai eu la curiosité d’aller voir ces photos qui maintenant sont visibles sur la toile à cette adresse : http://www.ushmm.org/.
Les non anglophones peuvent cliquer sur «special online display» pour les consulter si cela les intéresse
Que voit-on réellement dans ces 100 et quelques images exposées ?
Rien en fait, sinon des scènes bien banales: Un groupe d’hommes chantant et qu’accompagne un accordéoniste par exemple, un groupe de jeunes femmes souriant à l’appareil ou encore des groupes mixtes se relaxant tranquillement au soleil sur des chaises longues…
Rien que du banal, rien d’extraordinaire à voir.
Des photos qui pourraient avoir été prises de nos jours sauf qu’elles seraient probablement en couleurs plutôt qu’en noir et blanc mais grosso-modo, décrivant des situations identiques à celles auxquelles on peut être confronté au cours de notre vie, professionnelle ou autre.
Une collection de photos donc comme vous et moi pourrions les faire avec comme seul souci de garder le souvenir d'une journée ou d'un lieu particuliers.
Rien que du très ordinaire, rien que du bien banal comme je le soulignais plus haut sauf que… Sauf que les lieux où a opéré le photographe n’est autre qu’Auschwitz.
Auschwitz, un nom tristement célèbre, un nom qui fait frémir encore de nos jours, n’est ce pas ?
Un endroit où des centaines de millier d’êtres humains ont été assassinés soit immédiatement à l’arrivée avec l’envoi dans des chambres à gaz soit un peu plus tard sous les coups ou à force de privations…
Et c’est là que ces images deviennent proprement terrifiantes.
Les bourreaux de tous ces gens-là avaient donc des têtes bien ordinaires voire sympathiques et les jeunes filles pouvaient aussi être pimpantes et avenantes dans leurs seyantes tenues de sortie. Des bourreaux à tête de monsieur ou madame tout le monde…
A proximité de l’endroit où ces prises de vue furent faites et pendant que certains se reposaient, on tuait, frappait, torturait sans aucun état d’âme.
Il était donc bien normal qu’entre un tri à l’arrivée ou un départ vers les chambres à gaz l’on puisse se détendre un peu et s'évader de son travail, non?
Et cela nous a valu ces quelques prises de vue bien innocentes...
Et bien qu’aucun de ces personnages ne pouvait ignorer ce qui se passait dans ces lieux soit en y participant directement ou les voyant de près de toutes les façons, rien dans leur attitude, rien dans leur expression ne laisse deviner ce qui se passe ici, rien dans toutes ces photos ne laisse supposer que l’horreur absolue se déroule à quelques pas d'ici et ceci par ordre ou par simple prudence car on ne sait jamais n’est-ce pas ?
Et c’est cette banalité qu’on lit sur ces visages ou dans ces paysages qui rend ces vues encore plus effroyables, encore plus tragiques que la vue de ces corps empilés dans des positions grotesques ou obscènes et photographiés après la libération des camps…
Je vais vous faire une confidence : Je ne suis pas toujours très fier d’appartenir à cette espèce qui est la notre.
Quand je croise une foule je ne peux souvent m’empêcher de me demander combien parmi tous ces gens que je vois et que je côtoie sont en fait d’absolus salauds à qui il ne manquerait pas grand-chose en somme pour se livrer en toute impunité à leurs pulsions sadiques comme ce fût le cas dans tant de tragédies qui ont traversé notre monde depuis que l’homme y réside et ce n'est pas fini probablement
Je vais vous dire, fourbes, hypocrites, cruels, destructeurs et prédateurs sont les adjectifs les mieux partagés pour définir les éléments qui compose cette espèce dont nous faisons, vous et moi, partie et tout ça le plus souvent en s’appuyant sur un tas de doctrines qui se terminent généralement en isme ou de religions toutes plus intolérantes et rétrogrades les unes que les autres ou de fanatismes aux couleurs de fin du monde
Je me méfie de plus en plus de tous les grands mots employés et qui se terminent eux aussi en isme.
Je me méfie tout autant de tous ceux qui veulent, pour notre bien, nous convertir à leurs idées ou à leurs convictions, à ce qu’ils croient être la vérité suprême et qui n’est simplement que la leur et au nom de laquelle nous ne sommes bon qu’à détruire ou à faire disparaître si nous n’y souscrivons pas…
Je sais, oui, bien sûr, que parmi la foule existent ci et là des gens bien. Il s’agit seulement de les trouver en ayant de la chance pour qu'enfin la vie n’ait pas trop le goût du désespoir
Claude
Monde de couleurs et d'images, monde sans cesse le même mais toujours recommencé et que je vous convie à parcourir en ma compagnie avec le vent pour compagnon à nos semelles
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6 commentaires:
Confidence pour confidence, moi j'ai carrément honte d'appartenir à cette espèce. D'où mon impatience (dont on a déjà parlé tous les deux) à ce qu'elle disparaisse de la surface de la terre.
Je choque les âmes bien pensantes ? Je m'en contre-fiche...
Gros bisous et à très bientôt je crois :)
Moi ce qui me fait le plus peur en l'Homme, c'est que de toutes les espèces il sait le mieux se cacher, derrière une façade de faux-semblants. Mais on ne peut pas être toujours sur ses gardes, hein? Femme, tu as toujours un doute quant à l'intention véritable d'un monsieur. Ma fille a un t-shirt ou il a y écrit: là ce sont mes seins, mes yeux c'est plus haut. Je le trouve génial ;-))
Je t'embrasse
Moi aussi je le trouve super le T-shirt de ta fille. Pourtant comme le chantait Montand,"Sous un corsage qui fait des plis, deux petits bien sages, comme c'est joli" et il avait bien raison le grand Yves non?
Quant aux véritables intentions des hommes, c'est en général simple "Comment vais-je me débrouiller pour l'emmener jusqu'à mon lit, celle-là?"
Je t'embrasse, Ambre
Claude
Mais tu sais qu'ils en reste toujours quelq'uns lors des grands remue ménages.
Voir l'histoire de Noë et de son arche.
Il serait peut être temps qu'on fasse quelques réserves de bois de bonne qualité avec lec clous adhéquats non?
Gros bisous, Véro
Claude
Eh ben toi... encore que, c'est aussi ce que je pense parfois illico en voyant certains messieurs. Mais mes yeux restent à la bonne hauteur, et puis il faut bien dire que les appâts ne préfigureraient en rien la qualité du reste, alors...;-)
Des bises
Tu vois, Ambre, dans ma citation de la chanson d'Yves Montand, j'ai oublié le mot "sein"
"Sous un corsage qui fait des plis, deux petits seins bien sages, comme c'est joli"
Je suis sûr que ces cons de spy y verraient un acte manqué... Tu parles, Charles...
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