C’est aujourd’hui qu’on a inauguré le musée des arts premiers. On ne m’a pas invité ou alors, comme d’hab, mon carton d’invitation va encore m’arriver en retard
Bon, enfin, tant pis ! Ca ne va pas m’empêcher de vous livrer ce texte que j’ai appelé « Le Chamane »
Et alors avec ça, on n’y pas de plein pied dans les arts premiers au milieu des chamanes et des sorciers, au milieu de tous ceux là qui savaient, qui savent encore, allez savoir ! passer l’épaisseur des murs pour caresser la main des dieux et préparer le passage de leurs peuple vers la grande lueur des matins déchirés
Oui, je sais, c’est un peu long mais vous pouvez le lire en plusieurs fois si vous voulez et à l’extrême, ne pas le lire du tout d’ailleurs
LE CHAMANE
Tandis qu'autour de lui
Laissés aux forces de la nuit
Dorment
En tas informes
Tous ceux de son clan
Sous la lune en croissant
Le chamane
Invoque ses mânes
Accroupi
Près du foyer rougi.
Il ouvre la bouche
Et regarde la souche
En éclats mordorés
Doucement se consumer.
Il crispe ses entrailles
Face à cette fragile muraille.
Il a un petit soleil
Dans son ventre.
Il est à l'astre du jour pareil
Qui irradie de son centre
Il s'identifie au feu.
Il en est réceptacle aventureux
Il est gardien de la flamme
Par laquelle
Et avec elle
Grandissent hommes et femmes
Tous ceux de son clan
Ceux qui sont déjà morts
Et ceux encore vivants
Il invoque l'aurore
Avec ses fins doigts d'or
Et de toutes les forces
Il lutte contre
Les troubles rencontres
Et redresse le torse
Face aux danger
Pressés
À un mètre de lui
Dans les recoins de la nuit
Qui s'entrechoquent
Et sans fin le provoquent.
Le petit soleil
Vermeil
De son ventre,
Et ce pauvre foyer
Qui grésille à ses pieds,
Sont ses seuls boucliers.
Il est la vie
Dans ce qu'elle a d'inassouvi.
Et le sorcier chante
Les rêves qui le hantent
Pour que s'affermisse
L’aube humaine
Fragile comme porcelaine
Dans toutes ses prémisses.
Son souffle rayonne
Comme une couronne
Comme le voile
Du centre d'une étoile.
Au bout des bras spirales
Dans cette constellation opale
Son peuple rêve,
Les corps
Sans trêve
Traversés par ce souffle.
Les arbres tout autour
Comme autant de tours
Tremblent et se boursouflent.
Et les milliers
De kilomètres de la vaste terre,
Entre détresse et rire,
Entre bonheur entre misère
Entre plainte et désir
C’est ainsi que tout de même,
Avance et se démène
Microscopique et lente,
La vie dans l'attente
De l'aube éternelle
Quand vivent et étincellent
Les astres des premiers temps
Sous le regard pressant
De tous ceux là chantant
Devant des foyers ardents
Pour que triomphe la vie
Et son cortège d'envies
1 commentaire:
Finalement, je suis complètement païenne... ;-)
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