3.6.06

Putain de foule

Pourquoi est ce que cette anecdote me revient en mémoire? je ne sais pas trop, à vrai dire

C’est à l’occasion de ces grandes manifs dont notre société a le secret.

J’habite à Paris à deux pas de Nation, c’est dire si j’ai droit relativement souvent à des défilés qui peuvent durer plusieurs heures à grands renforts de slogans et d’airs plus ou moins à la mode

J’étais descendu pour m’acheter une traditionnelle baguette à la boulangerie du coin (rassurez vous et tant pis pour mon image de beauf’ mais je ne portais pas de béret et je n’avais pas une bouteille de rouge à bout de bras) et je me suis trouvé bloqué par la manif au carrefour du boulevard Diderot et de la rue de Reuilly

Pour une quelconque raison, le défilé des protestataires s’était arrêté et la pression de la foule qui occupait tous les trottoirs et débordait sur toute la largeur de la rue était étouffante

J’étais donc là, mélangé malgré moi à tous ces manifestants quand j’ai entendu une voix disant :

-S’il vous plait, laissez moi passer, je dois aller travailler

Quelle drôle d’idées non ? Vouloir aller travailler au milieu de tous ces gens protestants bruyamment pour des causes peut être justes d’ailleurs et pour toutes sortes de liberté sauf pour celle là pourtant toute simple et élémentaire: Pouvoir rejoindre son lieu de travail afin d’y aller pour gagner sa vie

Une toute jeune fille, les joues rouges, à deux doigts d’un malaise probablement et c’est là que j’ai vu le manége d’un participant à ce grand happening

Un grand type, la cinquantaine déjà entamée sans nul doute et porteur d’une pancarte avec de bien belles lignes consacrées à la défense de je ne sais plus trop quoi

Un grand type aux cheveux blancs face à cette petite jeune fille et se déplaçant presque insensiblement de droite à gauche et inversement mais de telle manière de faire en sorte de bloquer la malheureuse en s’arrangeant pour lui présenter en permanence son torse avantageux et tout ça, l’air parfaitement innocent, comme si ses mouvements latéraux étaient involontaires et dus au seul hasard

Une grande conscience de gôôôche probablement, prêt à reprendre sa route, infime partie d’un défilé de plus avec aux lèvres de bien profondes paroles relatives à la solidarité, au partage et à la liberté

Un type probablement très fier de lui et de ses convictions. Un type « bien » à titre collectif, un parfait salaud à titre individuel

Heureusement, le défilé s’est remis en route, ouvrant mais comme à regret un chemin à ma voisine d’un instant et la libérant enfin de la pression énorme de cette masse accumulée à ce carrefour parisien

Multiples facettes du comportement humain et qui me conforte dans l’aversion que j’éprouve pour cette hydre à têtes multiples que constitue la foule

La foule, conne et ivre de slogans et à laquelle je ne pourrai jamais me faire…

Claude

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je hais la foule aussi et elle me terrorise, je n'assiste même jamais à un concert à cause de cette peur. Je hais la foule et la moutonnerie stupide qu'elle véhicule inévitablement, au moins autant que je hais les gros cons décérébrés comme ce charmant monsieur dont tu parles...

claude a dit…

Et dire que, comme je ne savais pas quoi faire cet après midi, je reviens à l'instant du sacré coeur et de ses cohortes de touristes de tout poil et de tout acabit
Maso, le Cloclo, faut croire!!
...Multiples facettes du comportement humain comme le dit l'autre plus haut;-))

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