2.6.06

Acier rouge et mains d'or

Actuellement, je travaille. Vous allez me dire que vous vous en foutez et je vous répondrai que vous avez bien raison

Mais ce n’est pas là mon propos.

Comme vous ne le savez pas mais je vais vous le dire, j’interviens dans des entreprises pour des missions ponctuelles d’aide technique dont la durée va de la simple journée à quelques semaines (Mais là, c’est plus rare)

Et c’est à chaque fois un challenge car il faut savoir s’adapter à la vitesse de l’éclair: Procédures d’accès à l’entreprise (Certaines parfois situées dans d’improbables banlieues ou dans des coins de province dont je ne soupçonnais même pas l’existence), dans des zones industrielles aux aspects parfois bien lugubres et puis surtout se couler dans un monde qui, à chaque fois, est différent, se faire à son jargon, se plier à ses habitudes, faire en somme comme si on était là depuis des décennies et ce n’est pas le plus simple

Dans la mission que est la mienne actuellement, le responsable dont je dépends est un jeune homme d’une trentaine d’année dont je pourrais très largement être le père et je me suis senti absurdement fier quand il m’a proposé en début de semaine que l’on s’appelle par nos prénoms balayant ainsi la différence d’âge au bénéfice de l’efficacité du travail en équipe

Je dis absurdement mais est ce aussi absurde que cela ce sentiment de satisfaction à être adopté et admis en dépit de tant de différences : Age, formation… Et j’en passe?

Et il me vient à l’esprit ces quelques mots :

J'voudrais travailler encore - travailler encore
Forger l'acier rouge avec mes mains d'or
Travailler encore - travailler encore
Acier rouge et mains d'or

C’est le couplet d’une très belle chanson de Lavilliers.

Il parait que ce chant est devenu en quelque sorte l’hymne des sans-emploi dans ces régions sinistrées peuplées de squelettes d’usines où errent encore des hommes sans l’ombre d’un espoir de retrouver un jour du travail.

Et je mesure la chance que j’ai de pouvoir « travailler encore » même si je ne produis pas de l’acier avec mes mains d’or…

Et qu’un jeune homme qui pourrait être mon fils propose que nous nous appelions par nos prénoms…

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu as tout à fait raison Claude, s'appeler par les prénoms abolit la distance entre les générations ; mon père a vécu cela chez Kimberby Clark (Kleenex) : c'est le style des entreprises américaines. Après une longue période de chômage, où il avait perdu confiance en lui, cette intégration inattendue a fait de lui un "jeune" homme. Comme un cadeau de la vie...

Anonyme a dit…

Rencontres précieuses de la vie !

claude a dit…

Que serais je sans vous
qui vinrent à ma rencontre?
Que serais je sans vous?
Qu'un coeur au bois dormant...

Anonyme a dit…

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Anonyme a dit…

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