11.10.06

Scènes de la vie ordinaire

Tu te donnais sans réticence. Tu te donnais avec une telle absolue sincérité qu’il m’arrivait d’en avoir les larmes aux yeux. Tu te donnais en complète impudeur.
Un jour tu m’as dit:
-Je suis une fille du sud et j’aime à faire plaisir.
Faire plaisir en fait, c’était faire l’amour sans retenue, sans frein mais non pas sans remord
Et nous le faisions cet amour dans la lumière douce des après midi d’été partout où pouvaient nous acceuillir en relative discrétion ces chemins ruraux de Picardie.
Un jour, je me souviens que nous avons du profondément troubler un paysan qui n"en demandait pas tant et qui se rendait dans ses champs. Nous ne l’avions pas entendu arriver sur son tracteur, occupés que nous étions à nous livrer à des occupations que la bonne tenue de ce blog m’interdit de précisément nommer ici.
Nous étions innocents. Innocents est, je crois, le terme qui pouvait le mieux nous convenir, elle et moi à cette époque
Nous faisions l’amour aussi dans sa chambre à la résidence universitaire et je crois bien que nos petits camarades savaient exactement les activités auxquelles nous venions de nous livrer, surtout les filles d'ailleurs qui ont toujours eu le nez creux pour ce genre d'affaires
Elle a fini par se marier à un prof de sport je crois et je sais qu’elle a tenté de reprendre contact avec moi.
J’ai noté son adresse à la volée en la prenant sur les quelques lignes qu’elle m’avait adressées mais je l’ai égarée tout aussitôt de telle sorte que je n’ai pu lui adresser quelques derniers mots d’adieu.
Mais c’est probablement bien mieux ainsi…
Il ne me reste d’elle que ces quelques souvenirs de lumière d’été où une fille se donnait si totalement qu’il m’en venait parfois les larmes aux yeux.

Claude



PS: Vous avez vu, j'ai utilisé Matisse et son tableau "the joy of life".
Ca s'accorde bien à mon propos, non? Et en plus, j'aime bien Matisse!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Oui, il s'accorde bien à ce très joli texte

Anonyme a dit…

De Matisse je connais surtout ses paysages. Ce tableau évoque pour moi Cythère, et je donne raison à Véronique.

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