1.6.08

Mon mai 68

Mon mai 68

J'ai connu ce mai 68
quand les braves gens
pensaient: Les carottes sont cuites
en se rongeant les sangs

J'ai connu cette année 68
et tout son mal d'être
la foule était à la poursuite
d'un monde encore à naître

Sous les pavés, y'avait la plage
et sous son sable les mirages
y'avait le boulevard St-Michel
pour à des rêves servir d'échelle

Et c'est là que je t'ai rencontrée
toi et tes yeux couleurs d'eau
où se serait délayé une part du ciel
pour donner à mes songes des ailes

Et c'est là que je t'ai trouvée
tu venais de la rue Rambuteau
tu ne portais pa de drapeau
et moi je ne portais pas d'épée

Mais j'ai su que nous étions
de même sang et de même pays
celui où, libres, s'ébattent les avions
quand les voiliers prennent un ris

Autour de nous s'enflait la rumeur
de la ville sous le soleil mutin
cris de joie, de colère ou de peur
et je l'ai prise par la main

Ce fût ma Bastille à moi
ce ne fût pas tout à fait Verdun
pas plus que ça ne fût Rocroy
mais ne me regardez pas avec dédain

Car je l'ai prise par la taille
pour livrer la plus jolie des bataille
celle dont on ne revient pas
où l'on meurt les bras en croix

Et quand le soir doucement va s'étendre
je me souviens de ces moments volés
la rue d"Assas s'appelait rue du Tendre
et ma bouche se souvient de nos baisers salés

Récemment un jeune gars
m'a demandé de lui conter
mes souvenirs de ces temsp là
comme à un survivant de combats passés

Mais comment parler de cette image
où un peu de ciel se serait perdu
alors qu'il attendaitl'assaut des barricades
alors j'ai vaguement souri et je me suis tu

Claude

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