14.6.08

Mort






Je voudrais rentrer dans la mort
Paupières ouvertes et sans remord
Regarder ses travaux d’approche
Avec mes peurs et mes reproches
Mais pouvoir la fixer dans les yeux
Suivre pas à pas, attentif, silencieux
L’accomplissement du travail inévitable
Quand enfin il nous faut quitter la table
Laisser la scène et ses ultimes oripeaux
Quand il faudra que s’abatte la faux
Pour couper le fil de l’inutile fardeau
Je veux voir son acier impitoyable
Luire de tout son éclat redoutable

Je veux en cette seconde qui est dernière
Faire provision du maximum de lumière
Avant que commence cet obligé voyage
Au seuil troublant de ce grand pèlerinage
Quand la vie est cette fraction de seconde
Où se réfugie de notre être la fugitive onde
Quand nous est accordée comme conscience
Dans ce moment d’éternelle balance
Cette petite étincelle et encore ce sursis
Avant le coup de faux et entre mort et vie.

Claude

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