14.11.07

Afrique sur Seine




On est parti de Niamey tôt ce matin et c’est toi qui conduis…
Tu portes un chapeau de brousse d’où ressort une mèche blonde que tu repousses de temps à autres mais qui s’obstine à venir te caresser le haut du front

Putain, tu es belle et on a 20 ans tous les deux.
On a 20 ans, toi et moi, jusqu’à la fin des temps et on a le temps d’avoir le temps
A un moment, tu t’es arrêtée sous un épineux qui borde la piste de latérite et de sable mélangés
Tu as demandé aux deux sbires qui nous accompagnent à l’arrière de regarder ailleurs et tu m’a regardé sévèrement
-ça s’applique à toi aussi

Et tu as fait pipi sur la terre rouge et la flaque humide que tu as laissées sur lesol s’est asséchée en un temps record

Il fait chaud, bordel !
Moi aussi je porte un chapeau à larges bords que tu m’as procuré avant de partir avec interdiction de m’en séparer
On file vers le W.
Ceux qui sont allé dans le coin savent ce qu’est le W
Un endroit préservé avec des tas d’animaux sauvages, des lions, des hippos, des éléphants.
L’Afrique telle qu’on la rêve.
Je suis Indiana Jones ou bien ce personnage d’Hemingway des neiges du Kilimandjaro et toi, tu es la conductrice de cette ambulance dans laquelle tu vas mourir pendant la guerre d’Espagne.

Quand on est reparti après la pose pipi, tu m’as tendu les clés
-A toi de jouer maintenant
Tu conduis comme une pro et j’ai peur de te décevoir ou de me rendre ridicule.
Il va me falloir quelque temps pour comprendre qu’il faut trouver la vitesse idéale pour absorber les creux et les bosses, conduire en souplesse, épouser les cahots de la route.
J’y parviens en relativement peu de temps.
Les deux guides à l’arrière ont du pousser un sacré ouf de soulagement et je suis absurdement fier de ma performance

-Eh, ben tu vois que c’est pas dur
Tu es belle, putain, tu es belle!
Et on sera toujours jeune pour le temps qui nous reste à vivre

On va passer deux ou trois jours à arpenter les rives du grand fleuve et quand on sera revenu, on va s’attabler devant le Niger, on mangera du capitaine en regardant le fleuve et les pirogues qui le sillonnent

Merde, faut que je m’arrête de picoler.
Je viens de voir une gazelle qui vient de traverser le salon et qui vient de disparaître derrière le fauteuil de cuir vert

Faudrait que j’arrête de boire
Il est où mon lit ? Si j’y arrive…
Mais je m’en fous, si j’y arrive pas, je vais m’étendre sur la moquette et fermer les yeux…
C'est pas loin l'Afrique...Juste l'espace d'un battement de paupières...


Claude

6 commentaires:

Anonyme a dit…

C;est mignon "la pose pipi", mais je me demande si c'était fait esxprès ? :)

Elle est toujours aussi belle ?

claude a dit…

Ben, non, Tippie, je crois pas qu'elle faisait semblant et les cahots de la piste n'arrangeaient rien, faut dire...

Quant à savoir si elle est toujours aussi mignonne, j'en sais rien franchement, je le souhaite mais ça fait longtemps, tu sais ;-((

Mais dans mes souvenirs, elle est tjs number one, fucking "A" comme on dit

Anonyme a dit…

Hum... je parlais du mot choisi : pause vs. pose ;)

claude a dit…

je commence à fatiguer, moi, j'avais pas remarqué le "pose pipi"
Ben tu vois, c'est toi qui m'en impose... ;-))

Anonyme a dit…

J'ai un sacré souvenir d'envie pressante à la Tapoa. Là j'ai vraiment pas posé longtemps! Un lion a dû trouver ma petite culotte en bord de piste;-)

claude a dit…

heureux lion... ;-))

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