30.10.07

En pente douce





J’ai aimé les heures douces de nos étés en pente douce.

Tu vois, j’ai encore devant moi tes cheveux blonds que le soleil éclabousse et tu es toujours à mes côtés et on rigole comme deux idiots à des blagues débiles que nous débite une station de radio

Les heures sont douces et l’été s’écoule en pente douce et ce soir nous ferons l’amour dans des draps qui sentent la verveine à moins que l’envie devienne trop pressante, alors on montera à l’étage et je contemplerai la douce et ferme forme de tes fesses lorsque tu graviras l’escalier devant moi et je sais que tu diras
-Tsss, Tsss, jeune homme, je te sens empli de pensées bien impures…
Et moi, je dirai :
-Comment t’as deviné ?

Arrivé dans la chambre, là, on fermera les persiennes et la lumière s’amusera à te caresser avant que je ne le fasse à mon tour
Et comme d’habitude, le désir que j’ai de toi et de ton corps me fera venir des larmes aux yeux et chacun de mes gestes préalables à l’acte d’amour sera comme une découverte que recherche l’explorateur qui foule des terres encore inexplorées

J’aime les heures douces de nos après midi en pente douce quand les ombres teintent ta peau de lumière après l’amour comme un tendre noir et blanc de Brassaï et cette peau alors luit de sueur et c’est beau quand tu ressembles à une grève encore humide de mer lorsque elle vient de se retirer

J’aime ces heures douces dont nous remplissons nos étés en pente douce et tes cheveux blonds sont un piège pour mes yeux qui ne peut s’en détacher…

Aujourd’hui, il fait froid là où je suis et je viens de me geler les mains et le visage en discutant dans la cour avec le tailleur de pierre qui est venu pour poser des barres de granit sur les fenêtres de la vieille maison

Ces cons de la météo se sont encore trompés dans les prévisions, ils n’ont pas prédit ces averses de pluie transversale autant que glaciale qui me fouettent le visage

Peut être que, par vent de noroît, cet après midi le ciel va s’éclaircir et viendra réchauffer mes vieux os et alors je repenserai aux heures douces qui étaient les nôtres lors de nos étés en pente douce mais tu ne seras plus là pour les partager avec moi et quand je vois ce putain de monde qui m’entoure, peut être est-ce mieux ainsi car je sais que comme moi tu ne l’aimerais guère ce monde qu’on nous a fait, sans plus guère de place pour des heures douces à passer dans des après-midi des étés en pente douce…

Claude

2 commentaires:

Zoridae a dit…

Quelle émotion dans ce texte. Je viens de parcourir votre blog et je reviendrai... Merci !

claude a dit…

eh ben ça sera avec beaucoup de plaisir que je vous reverrai venir avec moi mettre du vent à nos semelles

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