7.1.07

'Round midnight

Florence, Florence qui marche seule sur les Champs-Élysées dans un Paris gris et noir d’un petit matin informe
Vous vous souvenez, le générique du film « Ascenseur pour l’échafaud » quand elle remonte l’avenue et que la trompette de Miles Davies rythme ses pas. Florence sous les traits de Jeanne Moreau à la recherche se son amant perdu
Et Miles Davies qui égrène une à une ses notes comme s'il tirait à lui une couverture de velours noir et qui sème des accords où nos cœurs s’égratignent ….

Elle est la seule fille de notre petit groupe, je suis fier quand elle est à mon bras. Elle est la seule fille parmi nous, les garçons et elle sourit avec indulgence de nos prétentions à refaire le monde.
Il lui arrive parfois de tremper ses lèvres dans ce liquide ambré dont je me délecte à l’époque et souvent sa tête vient se poser au creux de mon épaule et elle ferme les yeux pendant que poursuivons nos bavardages jusqu’à des heures avancées de la nuit
On se réunit dans un bistrot à l’endroit des anciennes halles de Paris. Mais aujourd’hui, tout a disparu de ce qui fut le décor de notre jeunesse…

Bag’s groove, Doxy et la trompette de Miles continue à résonner dans ma tête. Dans ce bistrot, quelques musiciens américains venaient y faire leurs premières classes, certains sont devenus connus au moins dans les milieux du jazz et je continue à lire leurs noms dans la presse de temps à autre, dans les rubriques nécrologiques aussi je dois l’admettre.
Un jour, à travers les vitres du bus où j’étais assis, j’ai aperçu l’un deux, un batteur. Pour lui, j’ai mimé le mouvement des baguettes, il m’a fait un grand sourire et m’a fait le signe de la victoire, je ne sais pas trop pourquoi. Je ne l’ai jamais revu….

Attend, attend moi, j’ai un peu mal maintenant là-haut, à gauche dans la poitrine.
Je la vois avec sa robe qui lu tourne autour de ses jambes fines.
You my everything et if I could write a book. Toujours la même trompette, les notes s’enchaînent dans une discussion sans fin. Ça doit être la fumée des cigarettes mais j’ai la vue qui se brouille, je sais pourtant qu’elle n’est pas loin.
-Attend moi, attend un peu…

Bye Bye, black bird et Summertime et aussi Walkin, bien sûr
Couché l’un près de l’autre, le vinyle, un 33 tours, tourne sur ta vieille platine, on est dans ton studio de la porte d’Orléans, bientôt tu vas devoir retourner la première face car on arrive à 'Round Midnight et tu reviendras aussitôt reposer ta tête au creux de mon épaule.
Tes cheveux sentent la pomme verte et celles des foins fraîchement coupés. Je peux voir un multitude d’étoiles dans le ciel noir d’encre et je sais qu’elles s’allument l’une après l’autre quand les atteignent les arpéges de l’enfant de St Louis mélangées à celles de Charlie Parker et Dizzy Gillespie.
J’ai envie de me reposer, je suis un peu fatigué maintenant on va fermer ensemble les yeux et les étoiles vont continuer à s’allumer et quand on ouvrira les paupières, tu verras, ça sera comme si on était en plein jour…

Fallampoix en Trémeuse (de notre correspondant)

Un couple d’automobiliste a découvert le corps d’un homme gisant sur le bord de la route à quelques kilomètres de Fallampoix.
Le corps ne présentait aucune blessure apparente et selon les premières constations l’homme aurait pu succomber au froid nocturne.
On ne s’explique pas toutefois la présence de cette personne sur cette route peu fréquentée surtout de nuit, revêtue seulement d’un pyjama et d’une robe de chambre et portant aux pieds des pantoufles.
L’affaire qui a été confiée à la gendarmerie locale risque de se révéler délicate et longue en raison de l’absence totale d’indices permettant de procéder à son identification

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca me rappelle "Les choses de la vie" avec Romy et Piccoli.

Bises

claude a dit…

Chouette film, hein?
Romy, mmerveilleuse, touchante et mystérieuse...
Je t'embrasse, Ambre

Anonyme a dit…

Wowww... oui, moi aussi ça me rappelle "les choses de la vie".
Chouette texte en tout cas. Bisous m'sieur

claude a dit…

Je relève d'une panne de réseau, la nième en quelques jours. Vive la province mais je fais la malle pour revenir à Paris...
Gros bisous Véro

LANIA a dit…

Bonsoir

je ne ferai pas dans l'originalité je me joindrais seulement à cette même reconnaissance
Plaisir de vous lire
Plaisir de se souvenir
Plaisir

claude a dit…

Mais c'est pour moi tout un plaisir de voir un oiseau bleu venir se poser omn blog...

claude a dit…

sur mon blog, bien sûr...

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