21.1.07

La Madeleine

Elle est morte, Madeleine. J’ai lu ça dans le journal ce matin. Elle est morte. Peut être que vous ne savez qui c’est, Madeleine. Si je vous dit : « Ce soir, j’attends, Madeleine, j’ai apporté des lilas, Madeleine, elle aime bien ça….
Ca y est, ça vous revient, bien sûr: Brel et ses chansons des années 60 et Madeleine qui ne viendra pas…
Eh, bien, elle est morte la petite Madeleine et Brel ne l’attendra plus avec son bouquet de lilas.
Mais putain, ils ne vont pas s’arrêter tous de mourir comme ça.
Vous me direz que je ne la connaissais pas Madeleine, pas plus que vous d’ailleurs, enfin personnellement j’entends.
Le journal de ce matin en présente une photo d’elle prise dans ces années là, elle est fraîche et jolie en traversant une rue parisienne sous le soleil et elle a choisi de partir, comme ça, de sa propre initiative.
En Espagne. Rendez vous compte !!! Pourquoi pas à Tombouctou ?
Et ça en fait du tintouin chez les Espingouins comme si ça les regardait une histoire comme ça !
Elle souffrait d’une maladie dégénérative, une dystrophie de je ne sais plus trop quoi sauf qu’elle était bilatérale ce qui aggravait singulièrement son cas et elle se transformait peu à peu en légume, alors, elle a décidé de partir comme une grande, de le franchir ce putain de seuil qui nous fait à tous si peur…
Bon, elle est partie Madeleine et ça me rend tout triste pourtant elle en a eu de la chance, Madeleine, elle a eu la chance de connaître Brel qui a du couchailler avec elle en ces temps jolis mais surtout elle restera parmi nous avec cette offrande qu’il lui a fait, malgré son cousin Joël et son autre cousin Gaspard qui la trouvait trop bien pour lui….
On en tous comme ça avec des Madeleine qui traînent au creux de nos mémoires, des Madeleine à qui on pense le temps d’un poème, dans le soupçon d’un mot qui hésite à disparaître, des Madeleine à qui on disait
-Bordel, Madeleine, tu pourrais pas la regarder de temps en temps ta putain de montre… J’ai l’air de quoi là ?
Tout en les fixant d’un regard sévère, tout ça pour pas leur dire ou leur montrer combien on était content et soulagé de les voir enfin apparaître en courant sous la pluie glaciale qui avait transformé notre raie des fesses en gouttière et le sentiment de se sentir tellement con avec nos fleurs à bout de bras

Mais on ne les attend plus ces jolies Madeleine de nos 20 ans, celles pour qui on a pleuré en se cachant si bien qu’on a fini par se demander pourquoi, celles de nos années de fac entre la rue d’Assas et le jardin du Luxembourg et on reste là, immobiles et tristes à voir tous ces jeunes gens qui courent en remontant le putain de Boul’ Mich à la rencontre d’une Madeleine qui probablement ne viendra pas…
Bien fait pour leur gueule !!!

Claude

PS: C'est elle, la Madeleine, en 1961

5 commentaires:

claude a dit…

De vivre, Véro, surtout de vivre mais tout ça est tellement con que parfois on se demande...

Je t'embrasse

Anonyme a dit…

Cher Claude,

j'accepte ton café. Je serai sans doute à Paris début mai, j'aime y fêter mon anniversaire comme une grande. Donne-moi les dates du marché aux puces que je puisse faire concorder tout ça!

Bises

claude a dit…

Ben voilà une nouvelle qu'elle est bonne, que tu viennes à Paris pour yboire un café...
RDV est pris, Ambre, pour mai.
Le marché est ouvert tous les matins de mardi au dimanche et fermé le lundi toute la journée

Je t'embrasse

Claude

Anonyme a dit…

Et nous deux Ambre, on pourrait se croiser pour un p'tit café aussi ? ça me ferait vraiment plaisir.
D'ac ?
Bises à tous les deux

claude a dit…

Le café est optionnel bien sûr et peut être remplacé par tout autre breuvage mais pourquoi ne pas se rencontrer en effet, reste à fixer un RDV fonction de nos agendas réciproques

Gros bisous

Claude

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