Resouvenir en effet et "mes souvenirs deviennent ce que les vieux en font" comme le disait le grand Jacques.
Parfois je me demande si ça ne serait pas super d'avoir une touche "supp" pour nous permettre de nous débarasser de tous ceux qui encombrent notre mémoire.
A moins que la nature ne s'en occupe très bien et met en place des filtres qui se chargent du travail d'élimination ou de transformation.
De toutes les façons, je laisse à votre appréciation ces quelques lignes d'une de ces premières fois sensée être si importante dans le déroulement de notre vie
J'ai appelé la chose "Voyage à Cythère" et pour faire durer l'insupportable suspense, je vous livrerai la conclusion une fois prochaine
J’avais 18 ans. 18 ans, j’ai bien dit. Une libido pas extravagante mais quand même qui, et à juste titre, de temps à autres, réclamait son dû.
Je m’étais bien par ci par là, livré à quelques travaux exploratoires qui faisaient que je n’étais pas complètement ignorant des particularités de la géographie féminine mais il me manquait le bouquet final, comme celui du quatorze juillet quand au ciel s’allument ces fusées aux cris de « Oh, la belle bleue, oh, la belle rouge!! ». A ma grande confusion, osons le mot, j’étais honteusement puceau.
Il convenait donc en conséquence de faire quelque chose. ll est comme ça des décisions héroïques, de celles qui font les héros couverts de médailles et qu’on présente ensuite à l’édification de la foule admirative en même temps qu’aux enfants des écoles, fleur au fusil comme ces pious-pious qui partirent pour une guerre de quelques jours conquérir Berlin en septembre 14 aux mâles accents de chants guerriers dictés par une propagande bien faite mais ce n'est pas notre propos d'aujurd'hui
Donc, décision prise, plus question de reculer ou d’hésiter, et en route donc pour Cythère. En fait de Cythère, ce fut plutôt pour la gare du coin et ses rues avoisinantes. c’était en fait à Bordeaux si mes souvenirs sont bons et je ne pas me tromper tellement tout ce qui suit est resté profondément gravé dans ma mémoire. En effet c’est là en général comme autour de toutes les gares du monde que, de notoriété publique, on les trouve le plus facilement ces marchepieds aux grands débordements de la chair en folie, ces pads de lancement pour 7éme ciel ou autres positions célestes élevées.
Départ donc vers les lieux appropriés, les poches quand même lestées de quelques espèces pas forcément sonnantes et trébuchantes mais en quantité suffisante toutefois pour répondre aux prix du marché.
La recherche ne fut pas très longue. Le choix non plus; comme pour les taxis, je pris la première dans la file.Comme le hasard fait bien les choses, un hôtel accueillant se trouvait à deux pas de là. Décrire la dame m’est difficile, je pense toutefois que la vêture, était de celle à allécher le quidam que j’étais alors. Donc, panoplie classique, guêpière et talons hauts et déhanchement suggestif à l’avenant
Arrivé dans la chambre, les préliminaires furent brefs, paiement avant l’acte, marchandage exclu. Et en deux temps, trois mouvements qui révélaient une grande habitude dans l’art du déshabillage, un corps féminin enfin s’offrit, dans sa nudité première à ma concupiscence naturelle, tout blanc, une grande tâche brune tout en bas et sur le lit, théâtre supposé de mes futurs exploits.. Tout blanc, enfin presque. La dame était avait un teint couleur café au lait, avec un peu plus de lait que de café quand même (le détail a son importance, on le verra par la suite); peut être le produit d’une rencontre fortuite entre l’un de nos fonctionnaires détachés en brousse profonde, facteur ou même missionnaire, tous volontaires pour apporter les bienfaits de notre civilisation rédemptrice et progressiste à des peuplades qui, semble-t'il, en avaient bien besoin avec une belle autochtone du coin.
Il convenait maintenant de passer à l’acte pour lequel mon imagination débridée m’avait promis mille et une merveilles...
A bientôt donc pour la suite de ces palpitantes aventures
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