20.2.08

Sur les quais




J’irai les r’voir un jour les ports de mon enfance
Les ports où mes départs sont restés en souffrance
J’y écouterai le chant de l’accordéon en transe
Délivrer ses messages sur les chemins d’Délivrance

J’irai pousser à nouveau la porte des caboulots
Et planter mon regard dans celui des matelots
Écoutant dans leurs plaintes et tous leurs trémolos
Des histoires d’sacs à terre et d’leurs putains d’rafiots

Dans tous les bars semés le long des quais blafards
J’irai encor’ lever un verre jusqu’à plus tard
Avec des sacs-à-vins et des bons dieux d’soiffards
Des rebuts d’arrière ports et des demi-tricards

Je reviendrai humer la lourde senteur océane
Collée à celle de sucre, de bière ou de banane
Celles de caisses béantes sur des entrailles diaphanes
Dispersant la senteur de fleurs mortes ou de leurs fanes

J’y apporterai mon pas fatigué aux bornes du départ
Là-bas au bout du quai qui fait suite aux remparts
Celui où s’embarquaient en leurs temps des bagnards
Dans la désespérance d’un p’tit matin d’cafard

J’irai là, moi aussi, et dos tourné à la terre
Face à l’océan sournois jouant des gris et des verts
Je mesurerai son indifférence à mes regrets amers
Seul devant cette plaine liquide, seul pour défier la mer

Claude

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime autant tes mers (océans) que tes champs de fleurs.

Ces N&B, photos teintées de mélancolie et nostalgie, valent les joyeux et colorés champs de coquelicots

claude a dit…

c'est beau la Bretagne de l'armor avec cette mer aussi tranquille que le lac Léman et cette lumière, oh! cette lumière, teintée de nostalgie comme tu le dis si bien mais aussi de cette sagesse et de cette plénitude qui appartient à tous les vieux pays

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