20.6.07

Le vieux grenier





J’avais dix ans et j’aimais me retrouver sous l’enchevêtrement de poutres énormes du grenier de la vieille maison. Il m’arrivait parfois d’y trouver un oiseau mort aux plumes empoussiérées pris au piège de cette immensité, dans ces cales d’un navire lancé dans une course folle, luttant contre les vagues du temps
Et seul, je sursautais au travail bu bois, persuadé qu’il allait s’ouvrir comme une cosse pour me révéler ses secrets, celle de l’étoile qui rend malade ou celle qui fait mourir et je m’abandonnais à la magie de pièces où l’obscurité du bas des pannes du toit se conjuguait aux aperçus d’un ciel mauve ou noir contemplé au travers d’ interstices connus de moi seul et je clignais des yeux et me détournais des astres maléfiques pour tenter de trouver le scintillement familier qui m’amènerait un jour à fuir
La maisonnée peuplait de temps à autre le silence de bruits domestiques et insignifiants et j’attendais, accroupi, attentif, arc-bouté au flot des rêves le signal pour prendre mon élan sur la crête des vents…

Claude

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu es revenu ;-)) J'angoisse terriblement en ce moment de voir mon enfant quitter la maison. Une page de ma vie vient de se tourner, à mettre au chapître des souvenirs. Il faisait si bon rentrer toutes ces années en sachant que les enfants m'attendaient.

claude a dit…

on passe tous par là, tu sais, Ambre et c'est ça aussi vieillir quand arrive le temps où il faut commencer à classer ses souvenirs...Mais c'est un temps qui sait être doux avec le parfum des choses qui passent

Je t'embrasse

Claude

Anonyme a dit…

Laisser la place à ses enfants, j'imagine et je crois comprends la difficulté...

claude a dit…

tu as raison, Véro, rien n'est simple en ce domaine...

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