10.5.08

Polyglotte





«Aujourd’hui je m’aperçois qu’il faut apprendre à être seul, de même qu’il faut apprendre comme une langue étrangère la mort des êtres chers»

Belle et singulière phrase que cette phrase là qui est de Sevran, celui qui vient de mourir. Je dois avouer que je connais que peu de choses sur cet homme car je ne m’étais que pas du tout intéressé à ce qu’il faisait et que je suis devenu depuis longtemps de plus en plus réfractaire à la télévision avec son cortège de clinquant et de mauvais goût mais quelle importance?

Oui! Quelle importance en effet quand une phrase nous semble belle d’hésiter à s’en servir d’autant plus que j’éprouve de plus en plus de difficultés à écrire des mots de mon cru… Alors pourquoi ne pas se servir de la prose des autres quand elle est digne d’intérêt

Et c’est vrai que, pour reprendre Sevran, il existe des âges dans la vie où on devient à son corps défendant facilement polyglotte, tant d’amis se décidant à se faire la belle aux moments les moins appropriés et souvent sans nous y avoir préparé à ce fameux définitif départ qu’on en tombe, c’est le cas de le dire, en état de sidération devant ces départs subits avec l’envie d’avoir un dictionnaire à proximité pour être sûr de bien comprendre ce qui est arrivé à une telle ou untel

Et nous voilà devenus arpenteurs d’allées de cimetières et dispensateurs d’eau bénite et bien contents quand ça ne se passe pas sous des trombes d’eau où on hésite à savoir si ce sont les larmes ou la pluie qui doucement coulent sur les joues des participants

Où donc s'en sont allés ces jours si lointains où la mort était pour ceux qu’on ne connaissait pas et que ceux qu’on aimait étaient là, pour toujours à nos côtés, indéfectibles, indestructibles, à tout jamais jeunes et beaux?

Claude

Aucun commentaire:

Ombres légères

      J'ai récemment évoqué ici deux silhouettes féminines qui ont, plus ou moins brièvement, croisé ma vie à divers ...