10.1.08

Confettis et codes secrets

Je me suis amusé à écrire ces quelques lignes pour mon propre plaisir mais aussi parce qu’elles m’ont permis de revenir par les souvenirs dans mes vertigineux souvenirs du Ladakh et des vallées cachées qui le sillonnent.
Bien sûr, tout cela n’est que le produit de mon imagination et de toutes les façons nos techniques n’ont pas encore atteint certains lieux bien dissimulés au pied de gigantesques montagnes
Mais tout va si vite de nos jours, alors, allez savoir…

Ça prend un jour de conduite de Kargi via Rangdum pour atteindre le monastère de Sani.
Ce monastère appartient à la lignée des Drukpa Kagyupa.
À en croire la légende, le chorten qu’on trouve dans la partie la plus ancienne du bâtiment remonte au deuxième siècle de notre ère
C’est dans cet endroit, si l’on en croit les plus anciennes traditions, que se trouve le livre qui fournit la clé permettant d’ouvrir cette porte vers les temps nouveaux pour peu qu’on soit capable d’en lire tous les mots….








Vous connaissez le Ladakh et Leh qui est la capitale de cet état du nord de l'Inde ?
Oui? Non?
Si c'est oui, alors vous avez de la chance car on y trouve des paysages magnifiques et l'arrivée sur un aérodrome situé à plus de 4000 mètres est une aventure qui vaut d'être vécue.
Et si c’est non, dépêchez vous d’y aller pendant que l’authenticité des sites environnants en est encore préservée…

Je fus en ces lieux pour des occupations dont je tairai la nature mais parfaitement honorables par ailleurs, rassurez vous.
C’est là que je fus approché par l’une des officiels du coin: Une patrouille militaire avait trouvé à flanc de montagne et à plus de 5000 mètres le cadavre d’un homme de type européen, vêtu sommairement et dépourvu de toutes pièces d’identité
On ne savait pas ce qu’il pouvait bien faire à de telles altitudes et on cherchait à savoir… Mais ceci comme l’aurait dit Kipling est une autre histoire…

Fin 1989, début 1990, un empire s'écroule.
Un empire fait pour durer 1000 ans ou plus du moins le croyait-on.
En quelques jours, l'empire soviétique va s’écrouler entraînant ses pays satellites dans sa chute sous les yeux incrédules d'une opinion publique médusée…

Dans des bâtiments officiels, le long de lugubres avenues, dans des pays qui allaient bientôt s'ouvrir à la liberté retrouvée, des hommes et des femmes vont pendant des jours s'activer à faire disparaître un maximum de documents présents dans d'innombrables dossiers et occupant d'interminables étagères: Lettres de dénonciation, rapports sur les faits et gestes de citoyens ordinaires, travail de police et de surveillance, tout ça avec les noms des dénonciateurs mélangés aux dénoncés, victimes et bourreaux ensemble, toutes données bien compromettantes pour un pouvoir en pleine déliquescence et qui sait sa fin proche.
Il faut faire vite et l'instrument le plus employé à cette époque fut sans nul doute la broyeuse à documents.
A pleine fournée, tous ces écrits transformés en lanières ou en confettis s'entassèrent alors dans des sacs eux mêmes entreposés dans des sous sols tristes et empoussiérés et destinés à des feux purificateurs mais l’accélération de l’histoire ne permit pas ce sort funeste et les opérateurs préposés à leur destruction n’eurent pas le temps de parachever leur oeuvre.
Mais ils restèrent quand même persuadés que les turpitudes de ces années de plomb étaient à jamais inexploitables, que leurs sordides secrets auraient à jamais disparu et qu'ils pouvaient définitivement respirer tranquille avant de tenter de se mettre au service des nouveaux pouvoirs en train de se mettre en place...

Quelques années avant ces événements historiques dans une banlieue huppée de l’ouest parisien…
Il avait disposé sur une table de ping-pong le puzzle géant de plus de 10000 pièces et chacun de la famille y passait des périodes variables pour poser chacun à son tour et selon son temps disponible sa pièce et bien lentement la vue d'un phare de l'Atlantique essuyant une tempête d'équinoxe peinait à prendre forme.

C'est une remarque de son plus jeune fils qui lui mit la puce à l'oreille
-C'est trop long ton truc. Dis voir, Papa ! Tu pourrais pas nous prêter un de tes ordi pour qu'on aille plus vite? Je commence à en avoir marre d’essayer des pièces qui s'emboîtent jamais...
C'est comme ça que lui vint à l'esprit d'utiliser la puissance de calcul des machines de la boite où il était employé et c'est ainsi que peu à peu il se mit à développer dans sa boîte son application...
A l'étonnement général de ses collègues, cela commença par l’utilisation intensive et à jet continu de la broyeuse du bureau
Puis il bricola tout un équipement incluant un scanner et disposa sur la vitre les petits bouts de papiers multicolores qu’il puisait dans les sacs qu’il avait mis placé à la sortie de l’appareil.

Puis les machines se mirent à utiliser leur puissance de travail: Couleurs, formes, fonts utilisées, graphiques ou dessins éventuels, toutes les occurrences possibles furent utilisées. Son patron le laissa faire car il utilisait ses temps libres pour ses manips et puis on ne sait jamais n’est-ce pas? Aussi ne s’opposa t-il pas à ses occupations …
Après bien des essais parfois frustrants et différents réglages matériels, il commença à voir la machine relever des analogies, proposer des solutions et peu à peu, il put voir le puzzle prendre forme et il en fut bien content même s’il ne lui était plus d’aucune utilité domestique puisque depuis longtemps déjà, la tempête et le phare de l’Atlantique avaient ressuscité des limbes et, après avoir été admirée pendant un temps l’oeuvre reconstituée debpetits morceaux de carton durci avaient rejoint leur boite d’origine maintenant sagement rangée au fond du grenier.

Puis sa brillante idée, faute d'utilisation immédiate ou de clients éventuels, fut remisée elle aussi au fond d'un tiroir jusqu'à ce jour où son patron répondit à un appel d'offre paru dans la presse spécialisée.
Un gouvernement d’un pays de l’Est comme on disait alors avait besoin d'un système sur étagère prêt à être utilisé afin de pouvoir reconstituer des documents secrets ou confidentiels réduits à l’état de confettis informes et retrouvés à l’intérieur de sacs oubliés au fond de vagues couloirs obscurs par des fonctionnaires persuadés en leur temps d’avoir fait tout leur devoir.
Il partit donc en mission d’aide technique, installa son système sur place et entreprit de former des opérateurs à son utilisation. Il sut par presse interposée que son système avait été correctement exploité expliquant ainsi de soudains licenciements ou des procès retentissants pour beaucoup qui se croyaient bien à l’abri d’éventuelles poursuites.

El après quelques mois, la mission se termina et il revint au siège de l’entreprise…

Un beau matin, son boss l’appela pour lui demander s’il n’avait pas peur de voyages lointains et quelque peu aventureux…


Claude

A suivre

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi j'adore qu'on me raconte des histoires. Je ne connais pas cette partie du monde, je veux bien qu'on my emmène !

Quand au créationnisme, c'est désolant en effet. l'obscurantisme c'est déja pénible mais le retour à l'obscurantisme c'est effrayant. L'Amérique sur pente savonneuse...

claude a dit…

Je crois quand même que tous les Américains ne croient pas à ces balivernes mais ce qui est effrayant c'est que l'obscurantisme ne cesse de faire de progrès (si j'ose dire) partout dans le monde
Si tu veux bien, Je te convie à poursuivre la visite dans une lamaserie au Ladahk...

Ombres légères

      J'ai récemment évoqué ici deux silhouettes féminines qui ont, plus ou moins brièvement, croisé ma vie à divers ...