6.1.09

L' Ophélie

Oui, je sais, j'ai déjà publié ces lignes, mais c'est juste pour le plaisir de les voir accompagnées d'un habillement tout neuf... 

L'OPHÉLIE

 

Elle avait la grâce lente

d'une fragile adolescente

elle avait la taille fine

d'une vestale mutine

et dans sa chevelure

des flots d'aventure

lentement s'écoulaient.

en ondes renouvelées

 

Je l'avais trouvée

dans un vieux quartier

canaille

de Shanghai

la vieille

Shanghai

l'assoupie

et assouvie

dans ses ruelles

descendant

vers le Yang-tse-kiang.

 

De noirs cormorans

passaient en criant

sur des étals

bancals

luisants

de poissons blancs

tout revêtus d'argent

 

elle fut alors

mon Ophélie

ma tendre embellie

au front nimbé d'or

 

Elle avait la grâce lente

d'une fragile adolescente

elle avait la taille fine

d'une vestale mutine,

et nous marchions

à l'unisson

sur des quais

colorés

côtoyant

les flots jaunes

tourbillonnants

et frôlant une faune

de marins en goguette

et de lettrés mandarins

silencieux ascètes

aux noirs regards lointains

et je regardais éblouis

ces reflets merveilleux

accrochés à ses yeux

et que je retrouvais ravi

le soir

au bar

chez  Suzy Wang

sur les rives

actives

du Yang-tsé-kiang

où j'admirais sa grâce lente

de fragile adolescente

avec la taille fine

d'une vestale mutine

 

Claude Clément

Voyage 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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