6.12.05

bon d'accord



Bon d'accord, je réponds à la demande générale et je poursuis le récit de mes enivrantes aventures dont, je suis sûr, vous attendez avec impatience l'épilogue.

Résumé de l'épisode précédent: Pris d'une inspiration subite autant que pressante, je me suis mis en route vers Cythère où je viens de débarquer. Suite donc des préliminaires:

Si, si, c'est moi là aussi. Seul le vélo n'a pas du prendre un coup de vieux!!!




Se déshabiller quand une dame attend les yeux levés vers le ciel en pensant probablement qu’il est temps de payer le loyer ou la dernière note d’électricité sans paraître complètement ridicule est déjà un exploit en soi. Mais bon, je passe sur les détails et finalement je fus, débarrassé de toute pièce d’habillement superflu, juché sur cette tiède et douce chair offerte. Offerte, enfin, façon de parler mais ne nous laissons pas distraire par des considérations pécuniaires totalement hors de propos.

Je commençais donc les mouvements que l’on attendait probablement que je fisse en de telles circonstances. (L’imparfait du subjonctif en cette occurrence ayant comme but de rendre un peu moins bête)

J’en avais d’autant plus besoin de ce subjonctif qu’une pensée idiote ne cessait de ma tarauder l’esprit
Mais qu’est ce que je peux bien faire là-dessus ?

Je dois dire qu’il est de ces questions existentielles qui peuvent remettre gravement en cause les décisions le plus mûrement et héroïquement prises. Que faisais-je donc en effet à m’activer sans trop de conviction, tournant la tête de gauche et de droite sans trop savoir où je devais la positionner: Au creux d’une épaule ou en position pour mordiller une oreille? L’option était ouverte encore que cela ne fût pas le plus important.

Et évidemment, catastrophe, lors de l’un de mes mouvements rotatifs autant qu’exploratoire, un cheveu, oui, j’ai bien dit un cheveu détaché de la coiffure que la dame portait courte et légèrement frisottée, un peu crépue en fait pour être tout à fait précis, un cheveux donc vint se ficher entre deux de mes canines. Le coup du cheveu sur la soupe, intempestif et bien gênant, vous l’admettrez sans peine.

Et qui n’a pas tenté de déloger un cheveu logé entre deux canines en s'adonnant à une adroite mais contraignante gymnastique de la langue tout en se livrant à des activités destinées à faire prendre son pied tout en cheminant hardiment vers Cythère (Cythère à cloche-pied en quelque sorte, ce qui n’est pas un mince exploit) ne peut pas connaître pas le pouvoir dévastateur autant que déconcentrateur d’un seul de ces représentants pileux.

Déconcentré, je l’étais et grave comme on dirait aujourd’hui. La dame du s’apercevoir qu’un détail clochait et s’employa, par des mouvements professionnellement adéquats, à réveiller mes ardeurs malencontreusement ralenties.

Je dois là rendre grâce à sa conscience professionnelle et tirer mon chapeau devant une profession parfois bien injustement décriée, là où bien d’autres auraient baissé honteusement les bras, elle s’activa à me donner satisfaction tout en me prodiguant quelques paroles d’encouragement bien senties.

Bien senties, malheureusement l’expression est apte à décrire la situation qui s’ensuivit.
Répondant à l'appel de la chair, j’avais fait l’erreur de m'y soumettre lors d’une de ces soirées où la ville est bleue et rose et scintille de tant de promesses à tenir mais heure aussi où l’asphalte surchauffé restitue ses derniers degrés dans les chambres dépourvues de ce moyen de confort moderne qu’est la climatisation.

Pour faire simple, disons qu’il faisait chaud, très chaud même et nos gesticulations partagées n’étaient pas faites pour améliorer la situation, tant s’en faut et cette chaleur lourde et insistante eut pour conséquence de faire s’exhaler l’odeur sui generis de la dame, cette odeur, mélange de vanille, de cacao mais aussi odeurs de suint si particulières et qui brutalement me remirent en mémoire la halte dans une bergerie de montagne quelques années auparavant et avec pour effet d’accroître encore un peu plus mon sentiment de mal être et de léger mal au coeur.

Pourtant en gestionnaire scrupuleux de mes deniers déjà donnés, je tenais à et tentais de rentabiliser ma mise. Mais, rien à faire, nous étions définitivement désaccordés ma partenaire et moi et il fallut bien se rendre à l’évidence, il convenait de stopper là cette activité enivrante. Ce que nous fîmes de concert, la chair est triste hélas et nous reprîmes chacun notre route, elle vers des partenaires bien plus inspirés, ce que de bon coeur je lui souhaitais, moi, pas totalement découragé d’ailleurs n’attendant qu’une autre occasion ou une chambre enfin correctement climatisée pour repasser mon examen de passage et mon initiation dans le clan des hommes, des vrais ceux là.


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