Monde de couleurs et d'images, monde sans cesse le même mais toujours recommencé et que je vous convie à parcourir en ma compagnie avec le vent pour compagnon à nos semelles
24.1.09
Mystère... et boule de gomme
Les mots sont le masque mystérieux de l'âme.
Je me suis réveillé en entendant ces mots sortir du poste de radio que j'avais laissé allumé depuis la veille au soir.
Une coïncidence me direz vous mais est-ce tellement sûr?
Et si on recevait comme ça des messages en provenance d'un éther aux contours bien flous mais vous le savez bien: Plus on est de flous, plus on rigole...
C'est beau, cette simple phrase, non? Et on peut remplacer âme par tout autre vocable à votre convenance et c'est bien pratique pour les incroyants dont je fais partie d'ailleurs et à qui le mot âme donne des démangeaisons
Et je ne sais pas qui en est l'auteur. Peut être qu'une âme compatissant m'en apportera la réponse sinon je m'en approprie la paternité, ça me donnera l'air intelligent et profond ou en d'autres termes, j'aurai moins l'air d'un con et ceci à moindre frais...
Eh ben! A un de ces jours peut être...
Claude
6.1.09
L' Ophélie
Oui, je sais, j'ai déjà publié ces lignes, mais c'est juste pour le plaisir de les voir accompagnées d'un habillement tout neuf...
L'OPHÉLIE
Elle avait la grâce lente
d'une fragile adolescente
elle avait la taille fine
d'une vestale mutine
et dans sa chevelure
des flots d'aventure
lentement s'écoulaient.
en ondes renouvelées
Je l'avais trouvée
dans un vieux quartier
canaille
de Shanghai
la vieille
Shanghai
l'assoupie
et assouvie
dans ses ruelles
descendant
vers le Yang-tse-kiang.
De noirs cormorans
passaient en criant
sur des étals
bancals
luisants
de poissons blancs
tout revêtus d'argent
elle fut alors
mon Ophélie
ma tendre embellie
au front nimbé d'or
Elle avait la grâce lente
d'une fragile adolescente
elle avait la taille fine
d'une vestale mutine,
et nous marchions
à l'unisson
sur des quais
colorés
côtoyant
les flots jaunes
tourbillonnants
et frôlant une faune
de marins en goguette
et de lettrés mandarins
silencieux ascètes
aux noirs regards lointains
et je regardais éblouis
ces reflets merveilleux
accrochés à ses yeux
et que je retrouvais ravi
le soir
au bar
chez Suzy Wang
sur les rives
actives
du Yang-tsé-kiang
où j'admirais sa grâce lente
de fragile adolescente
avec la taille fine
d'une vestale mutine
Claude Clément
Voyage 2004
4.1.09
Cuisine
Ma grand mère fût, voici bien longtemps, cuisinière dans un restaurant d'une entreprise qui alors s'appelait la radiotechnique. J'ai retrouvé la trace de cette boite sur internet d'ailleurs bien qu'elle ait du cesser ses activités depuis des décennies probablement.
La retraite venue, la grand mère s'est retirée dans ce petit village breton (là-bas, on dit un bourg) en rapportant avec elle son instrument de travail favori: Un livre de cuisine. C'est dans ce livre que je vais bien plus tard apprendre à déchiffrer mes premiers mots et savoir lire avant d'aller à l'école.
Je suis resté plus de trois ans chez elle jusqu'à ce que, lassée de ma présence, elle a finit par me renvoyer à l'envoyeur mais, comme l'aurait dit Kipling, ceci est une autre histoire
Je suis donc revenu aux origines en quelque sorte puisque j'ai découvert depuis quelque temps la joie de faire la cuisine en m'appuyant sur des recettes écrites et sur quelques souvenirs que j'ai gardé de ces années là.
Bon! D'accord, je ne postule pas encore pour les étoiles et je doute que je le fasse un jour mais je finis par me débrouiller pas mal. Enfin, quand je dis pas mal, je suis quasiment seul juge en la matière ce qui résout pas mal des problèmes
J'en suis actuellement à la phase cuisine traditionnelle. Du bœuf aux carottes, du pot-au-feu, cuisson de légumes variés et ma "dernière œuvre": Une-poule-au-pot sauce suprême j'ai un peu raté ma sauce suprême mais j'essaierai de faire mieux la prochaine fois), le tout précédé d'un vin chaud à la cannelle comme apéritif et riz au lait maison comme dessert
Une confidence entre nous, si vous voulez retrouver quelque chaleur par les temps qui courent, un bon vin chaud à la cannelle accompagné d'une pincée de muscade, ça vaut tous les thermolactyls du monde...
Autre confidence, ça n'a l'air de rien comme ça mais il faut quand même s'activer pas mal devant les fourneaux... Ajouter un truc par ci, en enlever un par là, réduire ou activer le feu. Aussi compliqué que de piloter un airbus mais en bien plus rigolo...
En faisant tout ça, je me suis replongé dans l'atmosphère des fêtes de fin d'année, une sorte de fièvre dont on ne sortait guère dans ces derniers jours de l'année et je me suis souvenu de mes jeux de construction de mon enfance: Une brique de saveur accouplée à une brique de couleur, elle même jointe à une de parfum...
J'ai fini par comprendre: Les cuisiniers, je veux dire les grands chefs, sont de véritables constructeurs: Des constructeurs de cathédrales de l'éphémère où chaque élément qui la compose comme de pierres possède son exacte place ou sinon l'édifice deviendra de travers et par conséquent immangeable dans le cas qui nous intéresse.
Je n'en pas là, pour ma part, j'en suis plutôt à l'édification de cabanons de l'éphémère mais pour quelqu'un qui tenait la cuisine pour une activité dénuée d'intérêt et qui ne daignait regarder son assiette que lorsqu'elle était pleine sans se préoccuper de tout le travail, la patience et l'art préalable à son arrivée devant nos yeux éblouis, le progrès est loin d'être négligeable...
Claude
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